Dies Irae
Dies Irae – épisode 1 ❱
Salle de la Table ronde, jour. Arthur, Hervé de Rinel, Lancelot, Léodagan, Galessin, Bohort, Perceval et Karadoc sont à la Table ronde, le père Blaise est à son pupitre. | |
Arthur | (Lisant un parchemin.) Vas... spirituale.. vas... honorabile. Vas insigne devotionis. Causa nostrae laetitia, feoderis arca... turris Davidica... turris eburnea... domus... aurea... sedes sapientiae, (remarque que Lancelot lève régulièrement les sourcils) et... (À Lancelot.) Tout va bien ? |
Lancelot | Pardon ? |
Arthur | Non je vous demande. Tout va bien ? Parce que vous... avec vos sourcils. |
Lancelot | Mes sourcils ? |
Arthur | Oui je sais pas, vous... n'arrêtez pas de... (Imite l'attitude de Lancelot.) Y a quelque chose qui va pas ? |
Lancelot | Ah non non, pas du tout. |
Arthur | (Remarque que le père Blaise est en train d'écrire.) Euh... non, Père Blaise... Père Blaise, c'est peut-être pas la peine de le noter, ça. |
Le père Blaise | Comment ? |
Arthur | Non, je dis c'est pas d'une importance capitale ce qu'on vient de dire là, c'est peut-être pas la peine de le noter. |
Le père Blaise | Ah bah euh... vous me dites, hein. |
Arthur | Oui bah je vous le dis, c'est pas la peine de le noter. |
Le père Blaise | (Soupire.) Ça me fait biffer ! |
Arthur | Oui bah c'est pas grave euh... vous y remettrez au propre quand vous aurez cinq minutes ! Je suis désolé, j'ai cru qu'il commentait, ça m'a surpris ! (À l'assemblée.) Faut dire, je suis pas habitué. Bohort. |
Bohort | Oui ? |
Arthur | Qu'est-ce que vous en pensez de ce que je vous lis, là ? |
Bohort | Hé bien... non, dans l'ensemble, je suis assez d'accord. |
Arthur | Bon. Léodagan ? |
Léodagan | Bah je dirais que... bon, d'une manière générale euh... non, je suis relativement satisfait... |
Arthur | (Lève les yeux au ciel.) |
Léodagan | Bah, vous me posez la question ! |
Arthur | Oui mais je sais bien qu'en gros vous êtes satisfait, mais c'est pas ça que je vous demande ! |
Léodagan | Mais ! Qu'est-ce que vous me demandez, alors ? |
Arthur | (Souffle.) Bon, Karadoc ! |
Karadoc | (Regarde Arthur, inquiet.) |
Arthur | Avant de roupillerroupiller (v.) Dormir En savoir plus complètement. (Désigne le parchemin.) Qu'est-ce que vous pensez de ça ? |
Karadoc | Bah euh... pas grand chose. Bon, ceci dit, je parle pas le latin. |
Arthur | (Surpris.) Vous parlez pas le latin ? |
Karadoc | Bah non... |
Arthur | (Soudain pris d'un doute.) Y en a combien qui parlent pas le latin, ici ? |
(Tous les chevaliers sauf Léodagan lèvent la main.) | |
Arthur | (Choqué.) Y a que Léodagan qui parle latin ? |
Léodagan | Oh, « qui parle latin », euh... j'ai quelques notions, hein ! |
Galessin | Je ne vois rien là de déshonorant. |
Arthur | Je parle pas de déshonneur, cher Duc, enfin... c'est pas compliqué, on se voit quatre fois dans l'année ! Aux solstices aux équinoxes depuis bientôt sept ans, vous attendez maintenant pour me dire que vous pigez rien à ce que je raconte... |
Bohort | On voyait plutôt ça comme une sorte... de rituel... |
Arthur | Mais ça empêche pas de comprendre ! |
Le père Blaise | Quatre siècles d'occupation romaine et pas un mot de latin. (Lève les yeux au ciel.) |
Arthur | (Pointant le père Blaise.) Oui, ça c'est vrai, ça. C'est quand même une performance, ça aussi. |
Galessin | Vous pourriez appeler ça de l'intégrité. |
Léodagan | Exactement. On n'avait pas plus besoin des Romains pour la langue que pour le reste. |
Karadoc | C'est comme leurs saloperies de routes pavées. À quoi ça ressemble ? |
Bohort | C'est vrai que ce n'est pas toujours très commode. (Sarcastiquement.) C'est le progrès ! |
Léodagan | « Le progrès » ! Il faut referrer les chevaux trois fois par semaine ! |
Le père Blaise | Vous regrettez peut-être le temps où vous pataugiez dans la merde... |
Léodagan | Bah peut-être ! |
Le père Blaise | Hé ben vous n'avez qu'à galoper sur le bas-côté. |
Léodagan | (Se lève, furieux.) Je vais vous galoper quelque chose, à vous. |
Arthur | (Criant.) Oh ! |
Léodagan | (Se rassoit.) |
Arthur | Allez, Père Blaise. L'ordre du jour. |
Le père Blaise | Alors. Aujourd'hui... (Compulse son registre.) Que je dise pas de bêtises... attendez voir... |
Arthur | Bon bah alors, quoi ? |
Le père Blaise | Je sais plus ce que j'en ai fait ! |
Arthur | (Se déplace vers le pupitre du père Blaise.) Mais évidemment ! Comment voulez-vous vous retrouver dans un fatrasfatras (n.m.) Amas confus de plusieurs choses, désordre En savoir plus pareil ? (Prend un document.) Qu'est-ce que c'est, ça ? |
Le père Blaise | Euh... le résumé de la dernière fois... |
Arthur | Bon, ça n'a rien à foutre là ! Aux archives. (Prend un autre document.) Et ça maintenant qu'est-ce que c'est, qu'est-ce que ça veut dire ça, « cinq chevreuils » ? |
Le père Blaise | Bah, les commissions pour aujourd'hui. |
Arthur | Mais est-ce que c'est leur place ? |
Lancelot | On a du chevreuil ? |
Karadoc | (Se tenant l'estomac.) Oh là là... |
Bohort | C'est âpre, comme viande... |
Karadoc | Et qu'est-ce qu'on a, comme légume ? |
Hervé de Rinel | Des frites ! |
Galessin | Et voilà ! |
Léodagan | Oh là là... patates, viande, patates, viande, et allez, et allez, et allez ! |
Lancelot | (Soupire.) Je vais encore avoir la déclenchettedéclenchette (n.f.) Diarrhée En savoir plus jusqu'en Irlande, moi. |
Bohort | Sire ! Peut-être serait-il possible d'avoir quelques haricots verts ? |
Arthur | (Soupire.) Bon, gardes ! Allez me... (Remarque l'absence des gardes.) Ah bah ils sont plus là. Y a personne. (À Hervé de Rinel.) Va me chercher le gâte-saucegâte-sauce (n.m.) Mauvais cuisinier En savoir plus. |
Hervé de Rinel | Qui ça, moi ? |
Arthur | Bah oui, pas moi ! |
Hervé de Rinel | (Se lève et part.) |
Arthur | (Au père Blaise.) Bon, ça vient cet ordre du jour ? |
Le père Blaise | Ah ! Alors euh... il était plus ou moins question de débattre pour savoir si on conserve la langue celte obligatoire pour les moins de douze ans... |
Arthur | (Lassé.) Ouh là là, ouh là là, non non non non non non, ça va, pas aujourd'hui, ça. |
Le père Blaise | C'est Bohort qui avait proposé... |
Arthur | Oui oui, mais... |
Bohort | Je m'étais permis de soulever le problème, mais... |
Arthur | Oui, non mais c'est bon, c'est bon, on verra ça une autre fois ! |
Le père Blaise | On repousse, alors ? |
Arthur | Ce que je voudrais qu'on finisse par régler, une bonne fois pour toutes, c'est cette... |
(La porte s'ouvre, Hervé de Rinel entre, suivi du cuisinier et du coupe-citron.) | |
Le cuisinier | Vous m'avez fait demander ? |
Arthur | Oui ! Ah, bon, vous serez gentil de nous mettre des haricots verts à la place des frites, aujourd'hui. |
Le cuisinier | (Estomaqué.) Et c'est maintenant que vous me dites ça ? |
Galessin | On ne devrait pas avoir besoin de vous le dire, « ça » ! |
Lancelot | (Au cuisinier.) Cinq chevreuils ! Vous êtes pas un peu marteaumarteau (adj.) Fou En savoir plus ? Vous nous prenez pour des panthères ? |
Karadoc | Viande-patates. À chaque fois. |
Perceval | Assassin ! |
Le cuisinier | Mais c'est pour l'occasion ! Je vais quand même pas vous faire des carottes râpées ! |
Léodagan | Des haricots verts comme accompagnement. Et puis, quelques morceaux de viande, mais pour goûter ! Normal ! |
Lancelot | Pas deux cuissots chacun ! Hein ? Espèce de malade ! |
Le cuisinier | Mais tout le repas est prêt ! Où voulez-vous que je trouve des haricots verts à cette heure-ci ? |
Le coupe-citron | Ben, y en a dans la remise... |
Le cuisinier | Oh toi ferme-la, tu veux ? |
Arthur | Non mais écoutez, faites ce qu'on vous dit... |
Le cuisinier | Mais enfin des haricots verts pour dix personnes ! On est que deux, on n'a pas quatre bras ! |
Salle de la Table ronde, jour. Arthur, Hervé de Rinel, Lancelot, Léodagan, Galessin, Bohort, Perceval et Karadoc sont à la Table ronde, le père Blaise est à son pupitre. Les chevaliers écossent des haricots verts. | |
Arthur | Mais je ne dis pas que c'est pas important de protéger la langue traditionnelle, je dis qu'on s'occupe de beaucoup de conneries ! Et qu'encore une fois, le principal n'avance pas. Alors comment se fait-il, par exemple, qu'on soit... |
(La porte s'ouvre, le cuisinier et le coupe-citron entrent.) | |
Le cuisinier | Excusez hein... (À Arthur.) Euh dites, euh du coup je fais comment pour la boisson ? Non parce que moi j'avais fait rentrer du vin de Toscane, alors euh... |
Arthur | (Explose.) Foutez-moi le camp ! |
Le cuisinier | Bon... |
(Le cuisinier et le coupe-citron sortent.) | |
Arthur | (Se lève. Glacial.) Le Graal. |
(Les chevaliers ne répondent rien.) | |
Arthur | J'entends plus rien d'un coup ! C'est calme... Perceval ! |
Perceval | (Regarde Arthur.) |
Arthur | Vous avez commencé les recherches ? |
Perceval | Euh oui, doucement. |
Arthur | Ça je vous fais confiance. Alors ? Où ça en est au pays de Galles ? |
Perceval | Bah, comment voulez-vous que je le sache ? |
Arthur | Vous avez commencé ou vous avez pas commencé ? |
Perceval | Bah oui, chez moi ! |
Arthur | Chez vous c'est pas le pays de Galles ? |
Perceval | Non ? |
Arthur | « Perceval le Gallois », chez vous c'est pas le pays de Galles ? |
Perceval | Ah bah non... |
Arthur | Ah bon. Bah excusez-moi, enfin admettez que c'est trompeur, quand même ! Bon alors d'où venez-vous ? |
Perceval | Bah de Caerdydd. |
Arthur | De... (Ferme les yeux, agacé.) |
Bohort | (À Perceval, discrètement.) Caerdydd... c'est au pays de Galles... |
Perceval | Hein ? |
Arthur | Deux. Caerdydd c'est au pays de Galles. |
Perceval | Vous êtes sûr ? |
Arthur | Certain. |
Bohort | (À Perceval, discrètement.) Si, si. |
Perceval | Ah bah ça vient de là, alors. |
Arthur | C'est facile pourtant, ça. Karadoc de Vannes, il vient de Vannes. (À Karadoc.) Non ? |
Karadoc | En tout cas euh... j'ai de la famille à Vannes ! |
Arthur | Bon bref, pays de Galles ou pas pays de Galles, vous avez rien trouvé ? |
Perceval | Bah... des bricolesbricole (n.f.) Petite chose sans importance En savoir plus hein ! Rien de folichonfolichon (adj.) Extraordinaire En savoir plus ! |
Arthur | Bah tiens. Léodagan ! Vous avez une piste en Carmélide ? |
Léodagan | Bah pour tout vous dire euh... moi c'est pas que votre projet m'intéresse pas. Bon, mais déjà, sur la période juin-juillet-août, j'ai dû me concentrer sur les révoltes paysannes. Hein ? Bon. Parce que sous prétexte que je suis un peu dur sur les taxes, tous les cagotscagot (n.m.) Paysan En savoir plus de mon bledbled (n.m.) Pays, ville ou village quelconque En savoir plus avaient quand même décidé de foutre le feu à ma cabanecabane (n.f.) Maison, logis En savoir plus ! Alors j'aime autant vous dire que... |
Arthur | Oui, en gros vous avez rien foutu, quoi. |
Léodagan | Bah j'aurais voulu vous y voir ! Après j'ai enquilléenquiller (v.) Enchaîner, poursuivre, en parlant d'actions En savoir plus sur une épidémie de typhus ! Il a fallu qu'on se fasse les valochesvaloche (n.f.) Bagage, valise En savoir plus en pleine nuit avec ma femme ! Et qu'on foute le camp chez ma sœur, en Écosse ! |
Arthur | Enfin c'est quand même incroyable qu'il y ait toujours, toujours quelque chose ! Chaque fois, chaque fois c'est pareil ! Pas moyen ! |
Bohort | Sire ! |
Arthur | (Criant.) Quoi ? |
Bohort | (Saisit un sac et en sort un calice, qu'il fait passer de main en main jusqu'à Arthur qui s'en saisit, éberlué.) |
Arthur | Mais Bohort mais c'est... mais c'est magnifique ! |
Bohort | Il est beau, hein ? |
Galessin | Ah oui alors. |
Lancelot | Ça c'est vraiment de la belle ouvrage, hein. |
Léodagan | Alors là, bravo ouais. |
Bohort | Alors, que je vous explique. C'est un jeune chaudronnier d'Orcanie qui vient de reprendre l'atelier de son père. Un petit gars bien dynamique. C'est une proposition. Ça n'engage à rien. C'est simplement pour nous aider à prendre une décision. |
Karadoc | Ah moi je la trouve impeccable. |
Bohort | Oui ! Mais... on peut très bien... garder la même forme, tout en modifiant légèrement l'alliage ! Pour le faire tirer sur le rouge, par exemple. |
Léodagan | J'ai peur que ça fasse moins authentique. |
Lancelot | Après y aurait peut-être moyen de le patiner... |
Perceval | Moi je reste sur mon idée qu'il aurait mieux valu une jolie poterie. |
(Les autres chevaliers protestent.) | |
Arthur | Attendez attendez. C'est le Graal, ça ? |
Bohort | Tout dépend de ce qu'on décide ! |
Arthur | (Confus.) Oui mais... le Graal, c'est ça ? |
Bohort | Disons que... c'est un prototype ! |
Arthur | Mais... il est où, le Graal ? |
Bohort | Le... le Graal ? |
Arthur | (Impatient.) Oui le Graal ! Il est où ? |
Bohort | Alors là... |
Léodagan | Ça c'est le mystère, hein ! |
Perceval | Il paraîtrait que c'est un type qui l'a rangé dans un château... un gusgus (n.m.) Individu quelconque En savoir plus avec un nom à coucher dehors... bruno... |
Karadoc | Bernard. Euh... bernard d'Arithmétique. |
Hervé de Rinel | Joseph d'Arimathie. |
Karadoc | Ah ouais, peut-être... |
Perceval | Si, c'est ça ! Joseph chose ! Toujours en train de piaillerpiailler (v.) Pousser des petits cris aigus et désagréables En savoir plus, « Oui, et ta-ta-ti, je suis de la famille à Jésus... » |
Léodagan | Ouais ben sacré loulouloulou (n.m.) Individu En savoir plus celui-là aussi, hein ! Parce que le Graal, il faut pas se le cacher, à forcer de picolerpicoler (v.) Boire de l'alcool, s'enivrer En savoir plus euh, il s'est jamais tellement souvenu ce qu'il en a fait hein ! |
Galessin | Bon... je crois qu'il faut rester sérieux. |
Lancelot | On va pas se casser la nénette« se casser la nénette » (loc.) Se casser la tête, réfléchir intensément En savoir plus pour un machin-chouette qui est peut-être enterré au fin fond de la Gaule ! |
Perceval | En Gaule ? Mais si ça se trouve il est encore en Judée, ce bazarbazar (n.m.) Objet dont le nom échappe ou qu’on ne veut pas nommer En savoir plus-là ! |
Léodagan | Et puis la Judée au moins on sait où c'est ! Tandis que s'il est à... hein ? À Avalon euh, on n'est pas sortis du sable« ne pas être sorti du sable » (expr.) Ne pas en avoir terminé avec les ennuis, les problèmes En savoir plus hein, c'est même pas sur les cartes Avalon ! |
Galessin | On n'est même pas sûrs que ça existe, Avalon... |
Karadoc | (Dépité.) Y en a pas un qui dit la même chose. |
Bohort | Non mais je crois qu'on a tous fait une croix là-dessus, et que c'est ce qu'il y avait de plus raisonnable. (À Arthur, qui les regarde, sidéré.) Bon euh, du coup, qu'est-ce que je lui dis, au petit, pour la coupettecoupette (n.f.) Verre, récipient En savoir plus ? |
Arthur | (Pose la coupe sur la table.) Cassez-vousse casser (v.) Partir, s'en aller En savoir plus. |
(Les chevaliers ne bougent pas.) | |
Arthur | (Sort son épée et crie.) Cassez-vousse casser (v.) Partir, s'en aller En savoir plus ! |
(Les chevaliers décampent.) |
Sommet des remparts, jour. Arthur, Hervé de Rinel et le père Blaise sont au sommet d'un rempart du château, Arthur brandit son épée, les chevaliers fuient au loin. | |
Arthur | (Criant.) Cassez-vousse casser (v.) Partir, s'en aller En savoir plus ! Décarrezdécarrer (v.) Partir, s'en aller En savoir plus de chez moi, bande de clampinsclampin (n.m.) Individu quelconque En savoir plus ! Taillez-vousse tailler (v.) Partir, s'en aller En savoir plus vite fait ! Et je vous conseille de vous mettre au turbinturbin (n.m.) Travail En savoir plus, vous m'entendez ? Le prochain qui se pointese pointer (v.) Arriver, faire apparition En savoir plus avec un prototype, un vase à fleurs ou le pot de chambre de sa mamie, je l'envoie garder les moutons dans les Highlands ! Pigé ? (Remarque qu'Hervé de Rinel tient toujours la coupe apportée par Bohort, s'en saisit et la lance en direction des chevaliers.) Et tenez, reprenez vos merdes ! Je suis pas vide-grenier ! |
Hervé de Rinel | (Criant.) Enculés ! |
Arthur | (À Hervé de Rinel.) Tu l'as trouvé, le Graal, toi ? |
Hervé de Rinel | Ben non ! |
Arthur | Et qu'est-ce que t'attends ? Qu'il fasse beau ? |
Hervé de Rinel | (Dégaine son épée et part en hâte.) |
Le père Blaise | Euh oui, oui... c'est peut-être pas la peine de le noter, ça, oui. |
(Guenièvre arrive, suivie de Merlin.) | |
Guenièvre | Bon ! Qu'est-ce qui se passe, encore ? |
Arthur | Ah non ! Ah, toi viens pas m'emmerder, c'est pas le jour. |
(Guenièvre donne un gobelet à Arthur.) | |
Merlin | Qu'est-ce qu'il dit, le chef ? |
Arthur | (Souffle.) |
Merlin | Ouais, il a une petite mine. Le boulot, ça avance ? |
Guenièvre | Oh bah tu parles ! Il vient encore de fiche tout le monde à la porte, alors euh... |
Merlin | Je l'avais dit ! Ces types-là c'est des bons à rien ! |
Arthur | Non mais c'est surtout que ça n'avance pas ! |
Merlin | Vous voulez que je leur mette une malédiction au cul pour leur apprendre ? |
Arthur | Euh non, ben si je commence à rentrer là-dedans, j'ai pas fini. |
(Le cuisinier arrive, accompagné du coupe-citron qui tient un grand plat de haricots verts.) | |
Le cuisinier | Non mais qu'est-ce que c'est que ce cirquecirque (n.m.) Situation chaotique, désordre En savoir plus ? Tout le monde se tirese tirer (v.) Partir, s'en aller En savoir plus ! Et les haricots sont prêts ! |
Le coupe-citron | Des sans-fils, avec du jus de viande ! |
Le cuisinier | Qu'est-ce qu'on va en faire ? |
(Perceval et Karadoc appellent du bas de la muraille.) | |
Perceval | Sire, Sire ! |
Karadoc | Sire, Sire ! |
Perceval | (Brandissant la coupe qu'Arthur vient de jeter.) On a trouvé ça par terre ! Mais c'est peut-être celui que vous avez lancé tout à l'heure, non ? (Après un instant, il reçoit des haricots verts sur la tête, suivi du plat.) Je me disais, aussi, c'était un sacré coup de bol ! (Reçoit le gobelet d'Arthur sur la tête.) |