Taverne, jour. Perceval et Karadoc boivent un verre. |
Karadoc |
Si jamais Lancelot monte un clan à lui... |
Perceval |
Il monte pas un clan à lui, il s'est juste barré. |
Karadoc |
J'ai dit « si jamais ». Ça fera un clan de plus en Bretagne. Il sera autonome ! Le jour où il a pas envie de bosser, il reste au plumardplumard (n.m.) Lit En savoir plus. |
Perceval |
Et si on se barrait nous, et qu'on monte un clan à nous ? |
Karadoc |
Ouais c'est chaudchaud (adj.) Compliqué, difficile En savoir plus. |
Perceval |
N'empêche que le jour où on n'a pas envie de bosser... |
Karadoc |
Ouais mais je crois que y a pas mal de formalités administratives. |
Perceval |
Ah bon ? Dans quel genre ? |
Karadoc |
À mon avis, il faut signer des trucs. |
Perceval |
Ah ben non alors. |
(Ouverture.) |
Camp de Lancelot, jour. Bohort se tient devant la cabane de Lancelot. |
Lancelot |
Vous n'avez rien à faire ici Bohort ! Je vous somme de partir sur le champ ! |
Bohort |
Seigneur Lancelot, je vous en conjure, réfléchissez ! Vous amorcez un mouvement séparatiste, c'est de la folie ! L'équilibre du royaume est en péril ! |
Lancelot |
Ça fait très longtemps qu'il est en péril, l'équilibre ! Ça fait des lustres que je m'échine à le faire tenir debout ! J'abandonne. Et barrez-vousse barrer (v.) Partir, s'en aller En savoir plus de chez moi avant que je me fâche pour de bon ! |
Bohort |
Mais cette terre ne vous appartient pas ! Vous êtes chez Arthur ! |
Lancelot |
Hé ben s'il la veut, sa terre, votre Arthur, il a qu'à venir la chercher, je l'attends moi ! |
Bohort |
Mais voilà, ça y est ! J'en étais sûr ! Ça commence ! Les provocations, les menaces, vous êtes en train de détruire l'empire breton ! Vous êtes tous des damnés... (Part.) |
Camp de Lancelot, jour. Bohort se tient devant la cabane de Lancelot. |
Lancelot |
(Constate la présence de Bohort.) Encore ? Bohort, je vous préviens que nous allons en venir au fer ! |
Bohort |
Je suis venu une dernière fois vous prier de renoncer à votre projet ! |
Lancelot |
Vous n'avez rien à prier ! Fichez-moi le camp ! Je vous connais plus ! Ni vous ni aucun tarétaré (n.m.) Fou, dégénéré En savoir plus qui habite Kaamelott ! Vous n'êtes plus rien pour moi ! |
Bohort |
Écoutez-moi au moins en tant que cousin ! |
Lancelot |
Je ne suis le cousin de personne ! |
Bohort |
Alors en tant qu'ami ! |
Lancelot |
Je ne suis pas votre ami. |
Bohort |
Hé bien puisque c'est ça, allez-y ! Détruisez tout ! Entre-tuez-vous ! Mettez la Bretagne à feu et à sang ! Et ne comptez plus sur moi pour vous amener mes gâteaux à la purée de pommes dont vous êtes si friand... dorénavant, vous devrez vous les cuisiner vous-même ! Entre deux mises à sac ! |
Lancelot |
Adieu Bohort ! |
Bohort |
(Part, fier et blessé.) |
Cuisines, nuit. Arthur et Mevanwi s'embrassent. |
Guenièvre |
(Entre.) |
(Arthur et Mevanwi se séparent en hâte.) |
Guenièvre |
(Reconnaît Arthur.) Ah vous êtes là ! Qui est-ce que vous bécotez à cette heure ? (Se rapproche, et voit Mevanwi.) Mon Dieu... mais vous êtes complètement fou... |
Arthur |
Comment ? Pourquoi, qu'est-ce qu'il y a ? |
Guenièvre |
La femme d'un chevalier. La faute suprême. Vous me noyez dans la honte. |
Arthur |
Ah non, mais non c'est pas ça. C'est parce que... c'est parce qu'il fait noir, que vous voyez pas bien. Parce qu'en plus elle a des... trucs, c'est une esclave grecque. |
Mevanwi |
Ah bon ? |
Arthur |
Hé oui. Si, attendez... parce que vous allez... écoutez, elle va dire quelque chose... |
Mevanwi |
Quoi, en grec ? |
Arthur |
Ah ben oui ! |
Mevanwi |
Ça va pas être bien probant, hein... |
Guenièvre |
Et qu'est-ce que vous allez faire ? Respecter la loi et assassiner votre ami Karadoc ? |
Arthur |
Je... sais pas. Je sais pas, on sait pas ce qu'on va faire. |
Guenièvre |
Et qu'est-ce que vous allez faire de moi ? |
Arthur |
De vous ? C'est-à-dire, comment ça ? Mais je sais... pas, euh... rien. Enfin si, comme d'habitude quoi... oui voilà, rien. |
(Fermeture.) |