Jardins, jour. Arthur et Demetra se promènent. |
Demetra |
Vous savez à quel point je respecte votre femme. |
Arthur |
Non. |
Demetra |
Quoi « non » ? |
Arthur |
Non, je suis désolé j'en sais rien. Enfin en même temps on n'a jamais tellement parlé de ça... |
Demetra |
Bon ben je vous le dis, je... j'ai énormément de respect pour votre femme. |
Arthur |
Ben tant mieux. |
Demetra |
Et pour moi c'est important que vous le sachiez. |
Arthur |
Pourquoi c'est important ? |
Demetra |
Parce que... j'ai certaines choses à vous dire, et je ne voudrais pas que ces choses vous portent à croire que je puisse manquer de respect à votre femme. |
Arthur |
Des choses à me dire, mais quelles choses ? |
Demetra |
Par exemple, je trouve... que quand elle est partie comme ça du jour au lendemain sans prévenir, elle s'est conduite comme la reine des putes. |
(Ouverture.) |
Jardins, jour. Arthur et Demetra discutent. |
Demetra |
Tout ça pour vous dire, qu'autant j'ai du respect pour elle, autant je trouve que c'est vraiment une très grosse... |
Arthur |
Bon non ça va, je crois que j'ai bien saisi la notion de... de respect, je suis flatté d'ailleurs de l'affection que vous portez à mon épouse... |
Demetra |
Votre « épouse », euh... |
Arthur |
Quoi ? Oui mon épouse, oui... |
Demetra |
Après ce qu'elle vous a fait, vous arrivez encore à la considérer comme votre épouse ? |
Arthur |
Mais j'ai rien à considérer, c'est mon épouse, c'est tout ! |
Demetra |
Vous vous rendez compte de la gravité de son acte ? |
Arthur |
Non mais elle pourrait avoir assassiné ma mère, ça changerait pas que c'est mon épouse ! Dans ce cas-là d'ailleurs, je pense qu'elle remonterait dans mon estime. |
Demetra |
Écoutez, est-ce que vous me permettez d'être directe ? |
Arthur |
Je vous en prie. D'ailleurs que je permette ou pas... |
Demetra |
J'estime être la plus apte à prendre la place de votre femme, et devenir reine du royaume de Logres. |
Arthur |
Hé ben c'est direct en effet. Vous aviez raison de prévenir. |
Demetra |
Bah je préfère être franche ! |
Arthur |
Non non mais je vois ça ! |
Demetra |
Et je dis pas ça en l'air... je peux même vous expliquer pourquoi je suis la mieux placée pour honorer cette position. |
Jardins, jour. Arthur et Aelis discutent. Arthur mange une pomme. |
Aelis |
Déjà, je ne renâcle jamais à la chose. |
Arthur |
De ? |
Aelis |
De quoi ? |
Arthur |
Vous renâclez j... j'ai rien compris. |
Aelis |
Je ne renâcle jamais à la chose ! Je suis toujours partante pour euh... |
Arthur |
Ah ! Quel rapport ? |
Aelis |
Entre quoi et quoi ? |
Arthur |
Entre le fait que... effectivement quand vous êtes partie, y ait pas moyen de vous arrêter, et vos prédispositions pour devenir reine de Logres ? (Hausse les épaules, perplexe.) |
Aelis |
Ben... c'est plutôt une qualité, non ? |
Arthur |
Mais attendez, les qualités d'une reine, elles doivent avant tout être perceptibles par le peuple ! Qu'est-ce qu'ils en ont à secouer« n'en avoir rien à secouer » (loc.) Se désintéresser d’une chose ou y être totalement indifférent En savoir plus les péquenauds que vous soyez une... |
Aelis |
(Vexée.) Une quoi ? |
Arthur |
Je sais pas, je trouve pas de terme élégant là. |
Aelis |
Ben moi je pense... que le peuple il préfère avoir une reine qui se défend au lit, plutôt qu'une qui s'endort comme un flan sans rien faire. |
Arthur |
Bon, mettons, mais enfin y a pas que ça ! Qu'est-ce que vous pouvez prétendre savoir faire d'autre ? |
Aelis |
Ben c'est déjà pas mal, non ? Je suis désolée j'ai pas quatre bras ! |
Jardins, jour. Arthur, Aziliz et Tumet discutent, allongés dans l'herbe. |
Aziliz |
Nous, si vous réfléchissez bien, on a quatre bras. Avec les vôtres, ça fait six. Tout ça sur le trône, imaginez les possibilités ! |
Arthur |
Ben c'est... j'avoue que là comme ça, j'ai un peu de mal. |
Tumet |
Quand y en a une qui est fatiguée, c'est l'autre qui prend le relais ! |
Aziliz |
Et vice versa ! |
Arthur |
Mais... quand y en a une qui est fatiguée de quoi ? |
Aziliz |
Ben euh... de faire des trucs de reine ! |
Tumet |
Qu'est-ce que c'est qui fatigue, comme trucs de reine ? |
Arthur |
Ben déjà reine, y a quand même pas grand-chose à glander hein... si, y a gérer les maîtresses, un peu... |
Aziliz |
Ah non non non, mais... nous la première chose qu'on fait le jour où on devient reine, c'est de virer toutes les maîtresses ! |
Tumet |
Y en a qui n'ont pas de moralité. |
Aziliz |
Ça peut vite tourner au vinaigre. |
(Fermeture.) |