Chambre d'Aziliz et Tumet, nuit. Aziliz et Tumet sont au lit ; Aelis est assise sur le lit. |
Aelis |
Moi je vous le dis, la chose elle est simple, elle a pas les épaules« avoir les épaules » (loc.) Avoir suffisamment de force, d'énergie, de compétences ou de moyens pour faire face à une épreuve En savoir plus, c'est tout. |
Aziliz |
Ben de toute façon, les gens ils s'en rendent compte hein ils sont pas dupes... |
Tumet |
C'est tombé sur elle, ça aurait pu tomber sur une autre. |
Aelis |
Elle se dépatouille comme elle peut, la pauvre. Moi je dis ça attention hein, je l'aime bien. |
Guenièvre |
(Entre.) Ah vous dormiez pas ? Tant mieux, on va pouvoir jacasser un peu ! (S'assied sur le lit.) Alors vous parliez de quoi ? |
Aelis |
Euh... je sais plus. Bon dans le doute hein, parlons d'autre chose. |
(Ouverture.) |
Chambre d'Aziliz et Tumet, nuit. Aziliz et Tumet sont au lit ; Aelis et Guenièvre sont assises sur le lit. |
Guenièvre |
En fait j'en sais rien si je suis enceinte. On le voit à quoi ? |
Aziliz |
Des fois on le voit pas. |
Aelis |
Est-ce que vous faites tout ce qu'il faut, au moins ? |
Guenièvre |
Parce qu'il faut faire quelque chose de spécial ? |
Tumet |
Avec Arthur... |
Guenièvre |
Ah ben il me semble ! |
Aelis |
Il vous semble... quand même, c'est pas compliqué à savoir ! |
Guenièvre |
Ben en fait, comment on sait qu'on fait ce qu'il faut ? Non parce que... on est tout nu et tout, mais... ce que je veux dire c'est... comment on peut être sûrs... oh non, comment on fait ? |
Aziliz |
Mais comment on fait quoi ? Les enfants ? |
Guenièvre |
(Acquiesce.) |
Tumet |
Ben, vous en êtes pas là, quand même ? |
Guenièvre |
Non mais à mon avis je sais à peu près mais... c'est pour être sûre de pas confondre avec autre chose. |
Aelis |
C'est un peu délicat à expliquer... |
Guenièvre |
Non mais en gros... |
Aziliz |
Mais même en gros ! |
Guenièvre |
Mais vous, vous le faites pas ? |
Tumet |
Ben si ! |
Guenièvre |
Et vous êtes pas enceintes ? |
Aelis |
Non mais nous on fait gaffe de pas l'être. |
Guenièvre |
Gaffe de pas l'être... parce qu'on peut faire ça ? |
Aelis |
Nous il faut pas qu'on le soit. Après ça fait des bâtards, c'est à vous de faire l'héritier ! |
Aziliz |
Bon allez-y, dites-nous ce que vous faites, on vous dira si c'est bon. |
Tumet |
Soyez un peu technique, tant pis au moins on pourra vous répondre. |
Guenièvre |
« Technique », euh... |
Tumet |
Vous dites juste ce qui se passe en dessous des hanches et au-dessus des genoux. |
Guenièvre |
J'en étais sûre que c'était par là que ça se passait. |
Chambre d'Aziliz et Tumet, nuit. Aziliz et Tumet sont au lit ; Aelis et Guenièvre sont assises sur le lit. |
Guenièvre |
Je suis désolée mais ma mère ne m'a jamais parlé de ça. Une fois, j'avais vingt ans, je lui ai demandé elle m'a répondu « Débrouillez-vous ! » |
Aelis |
Et vous avez connu qu'Arthur ? |
Guenièvre |
Ben évidemment j'ai connu qu'Arthur, je suis une princesse excusez-moi ! J'ai pas passé mon adolescence à me vautrer dans le foin des granges hein ! |
Aelis |
(Vexée.) Ben vous savez pas ce que vous avez loupélouper (v.) Rater, manquer En savoir plus. |
Aziliz |
(Agacée.) Et puis si vous aviez passé un peu plus de temps à vous vautrer dans le foin des granges, vous sauriez peut-être un peu plus ce qui se passe en dessous des hanches et au-dessus des genoux ! |
Tumet |
Et ça ferait pas dix ans qu'on l'attendrait, l'héritier ! |
Guenièvre |
(Criant.) Mais vous avez qu'à le faire l'héritier puisque vous êtes si fortiches ! |
Aelis |
On n'est pas là pour ça ! |
Guenièvre |
Mais si je suis là pour ça, la moindre des choses ce serait quand même qu'on m'explique comment on fait ! |
Tumet |
C'est pas à nous d'expliquer ça ! |
Guenièvre |
Mais qu'est-ce qu'on s'en fout ? Vous pouvez m'expliquer quand même ! Ça vous coûte quoi ? |
Chambre d'Aziliz et Tumet, nuit. Aziliz et Tumet sont au lit ; Aelis et Guenièvre sont assises sur le lit. |
Guenièvre |
Mais c'est écœurant... |
Aziliz |
« Écœurant » ! Mais pourquoi « écœurant » ? |
Guenièvre |
Mais, c'est comme... des chiens ! |
Tumet |
Mais c'est pas écœurant les chiens. |
Guenièvre |
Ah non mais moi non. C'est pas possible, je peux pas faire ça. |
Aelis |
Mais si ! On peut bien, nous ! Tout le monde peut. |
Guenièvre |
Non mais vous... c'est autre chose, vous avez été élevées dans la nature... |
Aziliz |
Mais traitez-nous de pécorespécore (n.m.) Paysan En savoir plus, aussi ! |
Guenièvre |
Mais enfin je comprends pas, Arthur a jamais essayé de faire ça avec moi ! |
Aelis |
Jamais euh... jamais ? |
Guenièvre |
Ben de temps en temps il se colle un peu, il a toujours les pieds froids alors il se rapproche pour se réchauffer... enfin il rapproche ses pieds, quoi... |
Tumet |
Super. |
Aziliz |
Ouais. |
Aelis |
La descendance est assurée. |
(Fermeture.) |
Chambre d'Aziliz et Tumet, nuit. Aziliz et Tumet sont au lit ; Aelis et Arthur sont assis sur le lit. |
Arthur |
(Désespéré.) Mais qu'est-ce que vous êtes allées lui raconter... |
Aelis |
Mais même pas une fois ! Si les gens savaient ça... |
Arthur |
Ah, hou là là, attention hein ? Pas un mot là, je risque mon titre hein ! |
Aelis |
Vous mériterez de vous le faire sucrer, votre titre. |
Arthur |
Bah c'est vous qui voyez, vous voulez retourner vivre à la campagne un peu ? |
Aziliz |
Mais vous avez même pas essayé une fois de... de faire un effort ? |
Arthur |
Mais je peux pas ! Je peux pas c'est... j'allais dire c'est physique, oui, évidemment c'est physique oui, non mais... si j'ai essayé une fois. Si, ha ha ! Ben voilà, j'ai failli, euh... j'ai failli dégobiller. Et puis c'est tout hein. |
(Noir.) |
Arthur |
Je peux pas je peux pas ! Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? |
(Stab final.) |