Grand salon, jour. Arthur, Ygerne et Cryda discutent. |
Ygerne |
Tout d'abord, sachez qu'initialement, nous n'étions pas censées... venir vous visiter. |
Cryda |
Ça s'est décidé un petit peu au dernier moment. |
Arthur |
Bah je me doute, oui. Parce que j'aime autant vous dire que si j'étais tombé sur vos noms dans le registre des visites, ça me serait pas sorti de la tête. |
Cryda |
Le fait est que... nous avons reçu une nouvelle, qui nous a comblées. |
Ygerne |
Nous l'avons apprise tardivement, mais que voulez-vous, Tintagel est loin de Kaamelott. |
Arthur |
Visiblement pas assez... |
Ygerne |
Nous serions arrivées plus tôt mais votre tante a tenu à vous préparer un petit quelque chose. |
Cryda |
Oh, oui... oh, bon, oh... oh non mais c'est trois fois rien... je me suis dit que ça vous ferait sûrement plaisir... (Présente un bocal.) De la confiture de fraises ! |
Ygerne |
(Rit.) Votre tante l'a cuisinée elle-même, attention ! Elle ne l'a pas donnée à faire aux cuisinières ! |
Cryda |
Mais non, mais je me suis souvenue que... lors de votre dernier séjour à Tintagel, vous vous étiez mis dans un coin, avec un bocal et un morceau de pain, vous aviez tout dévoré ! |
Arthur |
Attendez, lors de mon dernier séjour à Tintagel ? |
Cryda |
Oui. |
Ygerne |
N'êtes-vous pas impressionné par la prévenance de votre tante ? |
Arthur |
Pas tant que par sa mémoire je vous avouerais, parce que mon dernier séjour à Tintagel ça doit faire quoi, ça doit faire... trente piges. |
Cryda |
Oui, c'est ça à peu près. |
Arthur |
À peu près. Voilà. |
Cryda |
Oui. Vous étiez tout petit, tout timide ! |
Arthur |
Hé oui je sais bien... vous savez après cinquante coups de bâton sur le cul... les gamins, ça s'intimide d'un rien... |
Cryda |
Ah oui mais vous aviez dû faire encore quelque bêtise ! |
Arthur |
Oui, manger un pot de confiture. |
Ygerne |
Ah voilà ! C'est ça. |
Cryda |
Hé bah celle-là vous la mangerez en toute tranquillité, ce sera votre petite revanche ! |
Arthur |
Pour que la revanche soit complète, dans l'absolu il faudrait que j'aie un bâton, mais bon après on va se lancer dans des trucs... |
Ygerne |
Nous sommes venues vous exprimer notre contentement. |
Cryda |
Oh, c'est incroyable l'effet que cette nouvelle nous a fait ! Ben c'est vrai, on est tellement habituées à votre conduite merdique... bah, chaque fois qu'on reçoit un message de Kaamelott, c'est pour apprendre que vous avez perpétré une nouvelle connerie ! |
Ygerne |
Et là boum ! Ah, je peux vous dire qu'on était contentes ! |
Arthur |
Oui alors, quelle nouvelle exactement là, que je comprenne un peu ce qui me vaut l'honneur ? |
Ygerne |
Votre échange d'épouses ! |
Cryda |
Ben... ça, il faut dire que dans le genre farfelu, ça se pose là ! |
Ygerne |
(Amusée.) D'ailleurs, quand on a lu « échange d'épouses », dans un premier temps, on a été outrées ! |
Cryda |
Ah bah ça on vous a traité de tous les noms, je sais même pas si j'ai pas dit « tête de nœud » ! |
Ygerne |
(Rit.) Et puis après... on a vu le nom de la dame. |
Cryda |
Oh oui. Alors là vraiment pardon, hein... chapeau. |
Ygerne |
La haute société de Vannes. Le gratin. |
Cryda |
Enfin un peu de prestige. Alors bon, elle a déjà des enfants de son premier lit, mais... c'est vraiment la seule chose qu'on puisse lui reprocher ! |
Arthur |
Attendez, parce que... je comprends rien. Vous, vous connaissez Mevanwi ? |
Ygerne |
Elle spécifiquement non, mais la lignée des dignitaires de Vannes... |
Cryda |
Oh, ça avait fait un foin à l'époque, quand elle s'était mariée là avec euh... avec euh... comment, je sais plus, je sais plus qui c'était, un débile... ah bah d'ailleurs après il est venu chez vous ! |
Arthur |
Karadoc de Vannes. |
Ygerne |
Oui ! Encore un fils de péquenaud que vous avez anobli ! |
Cryda |
Ah oui et d'ailleurs on se faisait une réflexion amusante... c'est vrai... autour de votre Table ronde, y a pratiquement que des connards ! Hein ? |
Arthur |
(Se laisse retomber sur le divan.) |
(Fermeture.) |