Le Complot
❰ Livre II – épisode 47 ❱
Chambre d'Arthur, soir. Arthur et Guenièvre sont au lit, Arthur semble inquiet. | |
Guenièvre | Mais qu'est-ce qui se passe, vous dormez pas ? |
Arthur | (Murmurant.) J'ai l'impression qu'il y a quelqu'un qui marche dans le couloir... |
Guenièvre | (Murmurant.) Quelqu'un qui marche ? |
Arthur | (Acquiesce.) Faut que j'aille voir. |
Guenièvre | Oh mais vous pouvez pas faire comme tout le monde, non ? Criez au secours, appelez la garde ! |
Arthur | Mais si ça se trouve y a personne, c'est moi qui rêve... je vais pas réveiller la garde pour rien, je vais passer pour quoi ? (Se lève.) |
(Ouverture.) |
Cuisines, nuit. Arthur entre dans les cuisines en portant un chandelier. | |
(Un courant d'air éteint le chandelier d'Arthur. Celui-ci se retourne alors que quelqu'un l'attaque avec un poignard ; il pare le coup.) | |
Arthur | Gardes ! Gardes ! (Sort un poignard dissimulé dans le chandelier et poignarde l'assaillant, qui tombe au sol.) C'est bon ! Ça va, je me suis démerdé, finalement ! Par contre euh, demain on révisera un peu tout ce qui est manœuvres d'intervention nocturne ! Il me semble que ça pourrait être optimisé, cette histoire. |
Salle de la Table ronde, jour. Arthur, Perceval, Bohort et Léodagan sont à la Table ronde. Bohort lit un parchemin. | |
Bohort | Sire, c'est affreux. Le tueur a été envoyé par plusieurs chefs de clans en colère ! |
Perceval | C'est des enfoirés ces chefs de clans ! Je l'ai toujours dit, moi ! |
Léodagan | Non mais faut pas généraliser... |
Arthur | En plus je vois vraiment pas ce qu'ils me reprochent, ces cons-là ! Ils paient pas de taxes, ils prennent pas part aux combats, et on leur envoie de la bouffe par-dessus le marché ! |
Léodagan | En tout cas on a fait cramercramer (v.) Brûler En savoir plus leur tueur, si ils veulent le récupérer il est facile à transporter ! |
Arthur | (À Bohort.) C'est les chefs de quels clans, d'abord, vous avez la liste ? |
Bohort | Oui, tous les clans qui sont contre vous ont mis leur sigle sur cette page. |
Perceval | Ils ont pas peur, les mecs. |
Léodagan | (Prenant le parchemin.) Ils ont mis leur sigle, ces fumiersfumier (n.m.) Individu odieux et méprisable En savoir plus ? |
Arthur | Bon bah faites voir, je connais pas tous les sigles par cœur, mais bon... |
Léodagan | Non non euh, c'est bon... |
Arthur | De quoi ? |
Léodagan | C'est bon, vous allez pas vous creverse crever (v.) Se fatiguer à l’excès dans l’exécution d’une action En savoir plus à déchiffrer des sigles... |
Perceval | Faites voir ! Peut-être que je vais en reconnaître un ou deux du pays de Galles ! |
Léodagan | Non mais vous, mêlez-vous de vos fesses ! Quand on aura besoin de vos avis... |
Arthur | Mais donnez la page ! C'est pas vrai ! |
Léodagan | Mais non ! |
Arthur | Mais... vous allez me la donner, oui ? |
Léodagan | Mais pourquoi faire ? C'est que des sigles, alors... |
Arthur | (Criant.) Donnez-moi ce papelard ! |
Léodagan | (Donne le parchemin à Arthur.) Vous pouvez rien demander sans gueuler... |
Arthur | (Regarde le parchemin.) Ah bah voilà, tiens, ça c'est l'autre fumierfumier (n.m.) Individu odieux et méprisable En savoir plus là, je me souviens plus de son nom... Ça c'est... machin, euh... comment, j'ai jamais pu le blairerblairer (v.) Supporter, apprécier En savoir plus, lui. Avec le bouclier rayé. Hé bah et celui-là ? Avec les deux vipères rouges ! |
Perceval | Ah celui-là c'est plus qu'un clan ! C'est la Carmélide ! |
Bohort | La Carmélide ? |
Léodagan | Hé bah quoi ? |
Bohort | C'est... c'est plus vous, le roi de Carmélide ? |
Léodagan | Si ! Ah non ! Ah non mais moi j'étais pas là hein, le jour où ils ont décidé de l'attentat, euh... non non non, moi j'étais euh... non mais c'est vrai mais j'étais où, moi ? Euh... |
Geôles, jour. Léodagan est dans une cellule de prison, Arthur se tient devant la grille. | |
Léodagan | C'est marrant, je sens que vous l'avez mal pris. |
Arthur | Mal pris ? Non. |
Léodagan | Je sais pas. |
Arthur | Non non non, mais c'est pas ça, c'est... c'est pour moi, voilà, je préfère, je suis plus tranquille. |
Léodagan | Moi je trouve que vous devriez mettre l'orgueil dans la poche, un peu. |
Arthur | Non alors je ne vois pas ce que l'orgueil vient foutre là-dedans... |
Léodagan | Mais si, on a voulu attenter à vos jours, alors voilà euh... vous le prenez mal. |
Arthur | Sans le prendre mal, c'est vrai... c'est vrai que... je m'attendais pas à un complot de votre part. |
Léodagan | Oh, un complot ! Ça y est. |
Arthur | Oui, non mais c'est quand même comme ça que ça s'appelle ! |
Léodagan | Oui mais forcément ! Sorti de son contexte, ça a l'air d'un truc énorme ! |
Arthur | Vous avez pas cherché à me zigouillerzigouiller (v.) Tuer En savoir plus ? |
Léodagan | Bah, déjà non, pas directement. |
Arthur | Bon, alors indirectement, vous avez pas cherché à me zigouillerzigouiller (v.) Tuer En savoir plus ? |
Léodagan | Non mais bon indirectement... si, non non mais c'est, c'est dans votre bouche euh... ça sonne pas pareil. |
(Fermeture.) |
Geôles, jour. Léodagan est dans une cellule de prison, seul. | |
Léodagan | (Criant.) Non mais, j'ai certainement eu peur de m'embarquer avec tous ces péquenaudspéquenaud (n.m.) Paysan En savoir plus, ça euh... je le reconnais volontiers ! Moi j'ai voulu faire plaisir, et voilà ! Ils ont abusé de ma naïveté ! Mais qu'est-ce que vous voulez, je sais pas dire non ! Vous savez ce que c'est mon problème ? |
(Noir.) | |
Léodagan | Je suis trop gentil. |
(Stab final.) |