Le Fléau De Dieu II
❰ Livre III – épisode 17 ❱
Couloir du château, jour. Bohort frappe à la porte d'Arthur. | |
Bohort | Sire, Sire, nous allons tous mourir ! |
Arthur | (Ouvre la porte.) Écoutez Bohort, j'essaye de faire une sieste là, c'est important, je suis fatigué. |
Bohort | Les Huns d'Attila sont à nos portes, Sire. Notre dernière heure a sonné. |
Arthur | Attila ? |
Bohort | À notre porte, Sire. Il exige de vous voir immédiatement. |
Arthur | Combien ils sont ? |
Bohort | Qui ça ? |
Arthur | Comment qui ça ? Les Huns. |
Bohort | Je sais pas, il y a Attila et un autre je crois. |
Arthur | Non mais les Huns, ils sont combien ? Trois mille ? |
Bohort | Ça dépend... Attila vous le comptez comme un Hun ? |
Arthur | Bah évidemment, je le compte pas comme un Ibère ! |
Bohort | Bah, y a Attila et un Hun, ça fait deux. |
(Ouverture.) |
Grande porte du château, jour. Attila, accompagné de son second, se tient devant Arthur, Bohort, Léodagan et le maître d'armes. | |
Attila | Arthur ! Ta dernière heure a sonné. |
Bohort | (Paniqué.) Qu'est-ce que je vous disais ? Notre dernière heure a sonné ! |
Arthur | (À Bohort.) Vous allez vous calmer ou pas ? |
Attila | Arthur, tu vas mourir. Kaamelott, c'est zérozéro (adj.) Sans valeur, nul, minable En savoir plus. Des cailloux, des cailloux, des cailloux, ça m'énerve ! |
Le maître d’armes | Ça l'énerve, les cailloux ? |
Léodagan | Bah, c'est un nomade hein, la baraque cossuecossu (adj.) Qui dénote l'aisance financière En savoir plus ou le clapier à pécorespécore (n.m.) Paysan En savoir plus, il fait pas la différence. |
Arthur | (À Attila.) Qu'est-ce que vous voulez ? |
Attila | « Qu'est-ce que vous voulez » qui ? |
Arthur | De quoi ? |
Bohort | Il faut l'appeler par son nom, Sire, vous allez le vexer ! |
Le maître d’armes | Et puis il vous tutoie, est-ce que ça vaut pas le coup de faire pareil ? |
Arthur | Bon, que désires-tu, Attila ? |
Léodagan | Euh, « Attila, chef des Huns », alors... |
Arthur | Oui bon bah... ça va, non ? Il m'appelle pas « Arthur, roi de Bretagne », lui ! |
Léodagan | Hé oh, mais moi je m'en fous, hein ! |
Attila | (Rit.) Cette fois-ci, on va pas partir les mains vides ! |
(Attila et son second rient d'un rire inquiétant.) | |
Arthur | Qu'est-ce qu'ils nous ont piqué la dernière fois, déjà ? |
Bohort | Deux cuillères, Sire ! |
Léodagan | Sans déconner ? |
Le maître d’armes | Non. Y a deux cuillères qu'on retrouve pas, on suppose que c'est eux. |
Attila | Cette fois-ci, on part avec les femmes ! |
(Attila et son second rient d'un rire inquiétant.) | |
Arthur | Ah non non non, attention hein, les femmes on en a déjà parlé, on ne peut pas. |
Attila | Pourquoi pas ? |
Arthur | Parce que les femmes, c'est non. |
Attila | Argh ! |
Le second d'Attila | Argh ! |
Léodagan | Oh, non là, c'est reparti, oh... |
Bohort | Sire, donnons-lui les femmes, je vous en conjure ! |
Arthur | « Donnons-lui les femmes », lesquelles ? |
Bohort | Toutes ! Les duchesses, les rombières, les bonnichesbonniche (n.f.) Servante, domestique En savoir plus, qu'est-ce qu'on en a à foutre ? |
Léodagan | (Se retourne pour regarder Bohort.) |
Bohort | Parfaitement, s'il faut que je donne ma femme, je la donne, et les vôtres avec ! |
Le maître d’armes | Mais, juste une question, on n'a pas encore évoqué l'éventualité de combattre ? J'ai dit une bêtise, là. |
Bohort | Combattre Attila ? Vous êtes des dingos ! |
Arthur | (À Attila.) Bon, tu les connais les femmes de Kaamelott ? |
Attila | C'est légendaire, les femmes de Kaamelott, c'est les plus belles femmes du monde ! |
Léodagan | Hé bah mon vieux, pour ça comme pour le reste, on n'est pas à la hauteur de la légende... |
Bohort | Balancezbalancer (v.) Lancer, envoyer, expédier En savoir plus-leur les radassesradasse (n.f.) Prostituée En savoir plus et qu'ils s'en aillent au diable... |
Le maître d’armes | Bohort, vous mériteriez une claque, là. |
Arthur | Bon. Si je te donne la plus belle femme de Kaamelott, tu t'en iras ? |
Le maître d’armes | Ou... « T'en iras-tu ? » |
Arthur | T'en iras-tu ? Ouais, c'est mieux. |
Attila | La plus belle femme de Kaamelott ? |
Arthur | La plus belle. |
(Attila et son second rient d'un rire triomphal.) |
Grande porte du château, jour. Attila, accompagné de son second, se tient devant Arthur, Bohort, Léodagan, le maître d'armes, et Grüdü grimé en femme. | |
Attila | (Désignant Grüdü.) C'est la plus belle femme de Kaamelott ? |
Arthur | La plus belle. |
Attila | C'est Guenièvre ? |
Arthur | Guenièvre ? Non mais Guenièvre c'est pas la plus belle femme de Kaamelott, hein. |
Léodagan | Dites... |
Arthur | Enfin, beau-père quoi, vous voyez bien que je suis en train de leur monter un flan... (À Attila.) Bon alors, tu prends ou tu prends pas ? |
Attila | D'accord, on la prend ! |
Grüdü | (Soupire.) Et merde... |
(Fermeture.) |
Grande porte du château, jour. Attila, accompagné de son second et de Grüdü grimé en femme, se tient devant Arthur, Bohort, Léodagan et le maître d'armes. | |
Arthur | Ah, oh oh oh oh oh oh, hé, hé, par contre, attention, elle peut pas faire de cheval. |
Attila | Pas faire de cheval, pourquoi pas ? |
Arthur | Bah parce qu'elle sait pas en faire déjà, hein, et puis euh... en plus de ça elle est malade à cheval, elle vomit. |
Attila | Elle vomit ? |
Arthur | Voilà. Vous la... comment, tu la prends quand même ? |
(Noir.) | |
(Attila et son second hurlent de désespoir.) | |
(Stab final.) |