Le Justicier
❰ Livre III – épisode 75 ❱
Salle de la Table ronde, jour. Arthur, Léodagan et Calogrenant sont à la Table ronde. | |
Arthur | Non ils m'énervent les péguspégu (n.m.) Paysan En savoir plus, quand on les écoute ils vont soi-disant faire des révoltes tous les quinze jours, finalement ils viennent jamais. |
Calogrenant | Ouais, mais là attention c'est plus pareil. |
Léodagan | Oui, parce qu'ils ont trouvé un leader. Un meneur d'hommes, du qui entretient le conflit et qui les monte contre nous. |
Arthur | Mais qui c'est celui-là ? |
Calogrenant | Un qui défend les pauvres... |
Léodagan | Voilà. Alors moi je vois pas l'intérêt, mais enfin faut croire que y en a que ça occupe. |
(Ouverture.) |
Salle de bain, jour. Arthur est dans une baignoire et chantonne. | |
(Guethenoc, Roparzh et d'autres paysans entrent, hurlant et brandissant des fourches et des bêches.) | |
Arthur | Deux secondes. Qu'est-ce que c'est que ce cirquecirque (n.m.) Situation chaotique, désordre En savoir plus ? |
Robyn | (Entre, triomphal.) Ha ha ! |
Arthur | Quoi « ha ha » ? |
Robyn | Silence, bourgeois. Dis-nous plutôt où se cache ton maître. |
Arthur | Mon maître ? |
Guethenoc | Non mais il a pas de maître lui, euh... c'est le roi... |
Robyn | Ah ? Excusez. |
Arthur | Pas de mal. |
Robyn | Oui en même temps c'est pas écrit dessus. |
Roparzh | Bah il a son effrigie sur toutes les pièces de monnaie... quand même... |
Robyn | Oui mais enfin moi les pièces de monnaie, y a longtemps que j'ai pas eu le nez dessus. Les pièces de monnaie aujourd'hui elles sont dans les poches des bourgeois ! |
(Les paysans hurlent.) | |
Robyn | Stop ! (Inintelligible.) Alors comme ça, c'est toi qu'on nomme Justinien. |
Arthur | Non. |
Robyn | C'est pas toi ? |
Arthur | Non. Et, comment... il faut pas me tutoyer, moi. Parce que ça me met de travers« mettre (quelqu'un) de travers » (loc.) Contrarier, fâcher quelqu'un En savoir plus. |
Roparzh | Il y craint, ça. Faut y dire « vous ». |
Robyn | Oui bon bah... tu, tu... enfin comment... bon alors vous êtes qui ? |
Guethenoc | (Agacé.) Non... mais c'est le roi Arthur là, qu'est-ce que vous nous faites passer pour des cons, là... |
Robyn | Arthur ? |
Arthur | Oui parce que Justinien c'est l'empereur de Byzance. |
Robyn | Attendez attendez alors là... là rappelez-moi... |
Roparzh | C'est la Bretagne, là. |
Robyn | La Bretagne... oui la Bretagne ! Bon ça va ! Ça va la Bretagne ! Y a bien quand même une frontière commune avec Byzance ! |
Arthur | Tout à fait, donc on continue à faire de la géographie pour débiles profonds ou vous finissez par me dire ce que vous foutez là ? |
Robyn | La justice des peuples n'a pas de frontière. Un jour les bourgeois du monde entier seront obligés de mettre genou à terre devant la puissance des peuples ! |
(Les paysans hurlent.) | |
Robyn | (Inintelligible.) Hé, je m'en sors pas mal sur ce coup-là moi ! Non ? (Rit.) Ton or tyran, indique-nous la salle. |
Arthur | Non non non, là maintenant sans déconner, il faut pas me tutoyer. |
Robyn | Oui, bon, allez, indiquez-nous la salle des coffres. Les petites gens vont reprendre par la force ce que vous leur avez lâchement soutiré. |
Roparzh | Euh... « les petites gens » ? |
Guethenoc | Hé ho hé ho hé ho, mollomollo (adv.) Doucement, sans précipitation, sans brusquerie En savoir plus mollomollo (adv.) Doucement, sans précipitation, sans brusquerie En savoir plus mollomollo (adv.) Doucement, sans précipitation, sans brusquerie En savoir plus mollomollo (adv.) Doucement, sans précipitation, sans brusquerie En savoir plus, mollomollo (adv.) Doucement, sans précipitation, sans brusquerie En savoir plus mollomollo (adv.) Doucement, sans précipitation, sans brusquerie En savoir plus, hein ? Si c'est pour se faire traiter de bouseuxbouseux (n.m.) Paysan En savoir plus, hein on n'avait pas besoin de vous ! |
Robyn | Mais vous allez leur reprendre par la force, ce qu'il vous a lâchement soutiré ! |
Arthur | Vous êtes vraiment gonflés, parce que les impôts sont plus que corrects. |
Guethenoc | Oh ! « Corrects » ? Mais c'est un vampirisement ! |
Robyn | Oh, stop ! (Inintelligible.) Alors moi si j'étais vous, je nous indiquerais la salle des coffres, sans faire trop le malin. Parce que, le machin que j'ai dans le dos là, si je le mets en joue, c'est fini ! La flèche, elle vous traverse la viande, elle vous perce la bassine et peut-être même que le voisin du dessous va se la prendre dans le cul ! |
(Les villageois rient.) | |
Roparzh | Mais comment il se la prend dans le cul si ça arrive par-dessus ? |
Robyn | Ouais bah... mettons qu'il a le cul en l'air en train de chercher une souris sous un meuble. Ou alors... ou alors, c'est une grosse bourgeoise en train de se vautrer avec son bourgeois et de faire des galipettes en se goinfrant avec des gros gâteaux hors de prix, qu'ils se sont sont payés avec votre pognon ! |
(Les paysans hurlent.) | |
Arthur | (Continue de se laver, imperturbable.) |
(Fermeture.) |
Salle de bain, jour. Arthur est dans une baignoire, Robyn, Guethenoc, Roparzh et des paysans se tiennent devant lui. | |
Arthur | Allez, maintenant vous allez vous barrer. |
Robyn | Attention, si je dégaine le matériel là, y aura pas de coup de semonce. |
Arthur | Oui, y aura pas grand-chose de toute façon parce que c'est pas de la corde à arc que vous avez là. |
Robyn | De quoi de quoi ? |
Arthur | Votre ficelle là, sur votre machin c'est pas de la corde à arc. Ça tire rien du tout ça, vous bandez de trois poucespouce (n.m.) Ancienne unité de longueur valant, en équivalent moderne, 2,722 centimètres En savoir plus avec ça ça vous pète dans le pifpif (n.m.) Nez En savoir plus. |
Robyn | (Goguenard.) Et si en un éclair je la change la ficelle, et j'en mets une hyper mieux ? |
Arthur | Oui mais de toute façon vous avez pas de flèches. |
Robyn | (Fouille son carquois.) Je vois que j'ai affaire à un professionnel. (Part.) |
(Les paysans hurlent.) | |
Robyn | Oh ta ta ta ta ta ! Laissez-le. Laissez-le. |
(Noir.) | |
Robyn | (Quitte la pièce.) |
(Stab final.) |