Taverne, jour. Perceval, Karadoc et le tavernier sont à la taverne. |
Perceval |
Mais qu'est-ce qu'il dit, ce message ? |
Karadoc |
Je peux pas vous le dire, c'est un message secret ! |
Le tavernier |
C'est pas un message secret ! Vous avez dit : « C'est un message codé. » |
Karadoc |
S'il est codé, il est bien secret ! |
Le tavernier |
Ah bah non ! S'il est codé, vous pouvez monter le gueuler sur le toit de la taverne, normalement personne comprend ! |
Karadoc |
Non mais c'est quand même une phrase qui veut dire quelque chose ! |
Perceval |
Allez-y, dites-la nous. On vous dira si c'est secret. |
Karadoc |
« Il faut franchir les compagnons. » |
Perceval |
« Il faut franchir les compagnons » ? |
Le tavernier |
Ça, ça doit être du code parce que ça veut rien dire. |
Karadoc |
C'est ce que je vous dis : c'est un message codé. |
Perceval |
Mais il vous a pas dit ce que ça voulait dire en vrai ? |
Karadoc |
Bah, non il me semble pas... |
Le tavernier |
Ça veut dire que vous devez l'apporter à quelqu'un qui lui sait ce que ça veut dire ! |
Karadoc |
En tout cas, j'espère que je vais pas foutre la merde parce que ça avait l'air drôlement important. |
Perceval |
Ça va, c'est pas compliqué ! Vous voulez que je le fasse, moi ? |
Karadoc |
Vous feriez ça ? |
Perceval |
Mais ouais ! A la cinquième clairière ? |
Karadoc |
Partez tout de suite, parce que j'avais déjà promis que je partais cette nuit mais je me suis pas réveillé. |
Camp militaire, jour. Perceval et Lancelot sont dans un campement dans la forêt. |
Perceval |
(Mangeant une pomme.) Je suis désolé ! Je voulais arriver plus tôt mais je me suis paumése paumer (v.) Se perdre En savoir plus. |
Lancelot |
Maintenant que vous êtes là et quand vous aurez plus faim, vous me direz peut-être ce qui vous amène ? |
Perceval |
Vous croyez que je suis venu vous emmerder, c'est ça ? |
Lancelot |
On sait jamais, vous pouvez me surprendre ! |
Perceval |
Eh bah vous me direz si je vous surprends. J'ai un message codé de la part du roi. |
Lancelot |
(Ne répond rien.) |
Perceval |
Ça vous coupe le sifflet« couper le sifflet » (loc.) Laisser sans voix, interloquer En savoir plus, ça. |
Lancelot |
Ce qui me coupe le sifflet« couper le sifflet » (loc.) Laisser sans voix, interloquer En savoir plus, c'est que le roi vous ait choisi pour transmettre un message... |
Perceval |
Non mais au début c'était Karadoc... mais je l'ai remplacé. |
Lancelot |
Il a choisi Karadoc ? |
Perceval |
Il a choisi ce qu'il a pu ! Je crois qu'hier ils ont bouffé une courge pourrie, au château. Tout le monde était malade. Sauf Arthur parce qu'il aime pas ça, et Karadoc parce qu'il avait senti qu'elle était pourrie. Il avait pas le choix ! Il m'aurait pris moi mais j'étais en affaires. |
Lancelot |
Vous avez conscience que vous détenez probablement l'ordre martial le plus conséquent de toute l'histoire de l'île de Bretagne ? |
Perceval |
Qu'est-ce que ça veut dire « conséquent » ? |
Lancelot |
Bon, je vous écoute. |
Perceval |
Vous êtes prêt à décoder ? |
Lancelot |
Prêt. |
Perceval |
Prêt ? |
Lancelot |
...prêt. |
Perceval |
« Il faut rafraîchir les maquignons. » |
Camp militaire, jour. Perceval et Lancelot sont dans un campement dans la forêt. |
Perceval |
Quoi, je me suis planté ? C'est pas du code ? |
Lancelot |
Ah si, en l'occurrence si, ça peut en être... mais... |
Perceval |
Allez-y, expliquez-moi le code, je vais vous aider à déchiffrer ! |
Lancelot |
Non, j'ai pas le droit de vous donner le code. |
Perceval |
C'est pas tous les chevaliers qui y ont droit ? |
Lancelot |
Les chefs de guerre, seulement. |
Perceval |
Mais je suis pas chef de guerre, moi ? |
Lancelot |
Non. |
Perceval |
Bah si. |
Lancelot |
Ah non, je vous jure que non. |
Perceval |
Comment vous le savez ? |
Lancelot |
Vous connaissez pas le code. |
Perceval |
Bah et vous, je m'excuse mais vous avez pas tellement l'air de le connaître non plus ! Je vous donne un message et vous pédalez dans la semoule ! |
(Fermeture.) |
Laboratoire de Merlin, jour. Arthur et Merlin sont dans le laboratoire de ce dernier. Arthur tient deux fioles. |
Merlin |
Vous badigeonnez le corps pendant six jours, ça fait baisser la tension. |
Arthur |
Bon. |
Merlin |
Non, attendez, attendez... elle se badigeonne pas, celle-là... elle s'avale. |
Arthur |
Vous êtes sûr ? |
Merlin |
Je sais plus. Enfin faites les deux, vous verrez bien ! |
Arthur |
(Rend les fioles à Merlin.) Oui bah, ça va. Je vais me démerder, vous êtes gentil... |
Merlin |
Au fait, je sais plus qui c'est qui m'a dit de vous dire : « Il faut que vous fassiez blanchir des champignons. » |
(Noir.) |
Merlin |
Ça vous dit rien ? |
(Stab final.) |