Tente du quartier général, jour. Arthur et Kay se tiennent face à Perceval qui vient d'arriver. |
Arthur |
Tiens donc ! Qu'est-ce que vous glandouillez là, vous ? Je croyais que vous étiez en mission. |
Kay |
Le seigneur Perceval vient vous faire son rapport, Sire. |
Arthur |
Son rapport ? Ah la vache ! Parce que vous voulez dire que là c'est fini. Bravo, j'imagine que c'est un franc succès. |
Perceval |
Exactement. |
Arthur |
Comment « exactement » ? Parce que le médaillon d'Ether vous l'avez ramené, peut-être ? |
Perceval |
Je suis allé voir le magicien, je l'ai trouvé, il m'a donné une énigme à résoudre, j'ai répondu bon, il m'a félicité, (exhibe un médaillon rouge) il m'a donné ça en récompense. |
Arthur |
(S'évanouit.) |
(Ouverture.) |
Tente du quartier général, jour. Arthur et Kay se tiennent face à Perceval. Arthur applique un linge contre son crâne endolori. |
Arthur |
Mais qu'est-ce que c'était l'énigme ? |
Perceval |
Euh... « Qu'est-ce qui marche à quatre pattes le matin, à quatre pattes à midi, et à quatre pattes le soir ? » |
Arthur |
Ouais et alors ? |
Perceval |
Moi j'ai dit « un renard ». |
Arthur |
Pourquoi spécialement un renard ? |
Perceval |
Non mais on pouvait dire d'autres trucs, si on voulait. Mais il m'a dit : « Ouais un renard c'est bon. » |
Arthur |
Hé ben mon vieux, on peut dire que vous vous êtes bien trouvés tous les deux. |
Kay |
Et... en magie, il était fort ? |
Perceval |
Pas mortel, non. Je lui ai demandé de me faire un truc pour me montrer, ça a foiré. Il s'est cramécramer (v.) Brûler En savoir plus tout le dessus de la cuisse. |
Arthur |
Et vous avez ramené le médaillon d'Ether. |
Perceval |
Hé ouais. |
Arthur |
Bon ben écoutez Perceval, je... hein, voilà, bon ben je vous félicite pour votre acte de bravoure, même si... ça casse pas des briques« ne pas casser des briques » (loc.) Être très commun ; ne rien avoir d’extraordinaire ; être à la limite de la médiocrité En savoir plus, mais enfin quand même... qui fait honneur à la cour de Kaamelott et qui représente un pas en avant vers la lumière du Graal. |
Perceval |
(Regarde derrière lui.) C'est à moi que vous parlez ? |
Tente d'Arthur, nuit. Perceval et Arthur sont couchés. |
Perceval |
(Murmurant.) Sire, vous dormez ? |
Arthur |
Qu'est-ce qu'il y a encore ? |
Perceval |
Qu'est-ce qu'on va en faire, du médaillon ? |
Arthur |
Ben euh... je sais pas moi, le sorcier vous a appris à vous en servir ? |
Perceval |
Ouais mais je m'en souviens plus. |
Arthur |
Vous vous souvenez au moins d'à quoi il sert ? |
Perceval |
Non plus, j'étais trop à fond dans l'énigme. |
Arthur |
(Soupire.) Bon ben... je sais pas, on va le montrer à Merlin, des fois qu'il sache ce que c'est... il saura pas... et puis du coup ben on le mettra dans la salle des coffres avec les trésors de guerre. |
Perceval |
Ouah ! C'est mortel ça. Un truc à moi dans la salle des coffres. Sans déconner c'est pas trop la classe ? |
Arthur |
La prochaine fois qu'on vous explique comment marche un truc comme ça, essayez de retenir parce que ça peut être très puissant ces trucs. |
Perceval |
Ouais je ferai gaffe. |
Arthur |
Allez, dormez maintenant. |
Perceval |
Sire ! |
Arthur |
Quoi ? |
Perceval |
Vous m'accompagnerez pour mettre le médaillon dans la salle des coffres ? |
Arthur |
Si vous voulez oui... pourquoi, vous avez peur de vous perdre ? |
Perceval |
Non mais je voudrais bien que vous soyez là pour me regarder quand je vais mettre le médaillon avec les autres trucs. Comme ça vous serez fier. |
Arthur |
Je suis déjà fier. Mais je viendrai. |
Perceval |
Hyper classe. |
Salle des coffres, jour. Arthur entre, suivi de Perceval, qui trébuche. |
Perceval |
Vous avez vu ? J'ai failli me gerber ! |
Arthur |
Ouais, super... alors, vous le placez votre machin ? |
Perceval |
Je le mets où ? |
Arthur |
Ben où ça vous chante, tenez le petit coffre, là, ben il a une serrure enchantée, c'est Dagonet qui l'a placé là le mois dernier. |
Perceval |
Je sais jamais lequel c'est Dagonet. |
Arthur |
Dagonet vous savez pas qui c'est ? Vous vous foutez de moi ? |
Perceval |
Non mais je le confonds. C'est un petit ? |
Arthur |
Non. |
Perceval |
Ouais ouais ouais. Avec des grosses moustaches et un œil qui dit merde à l'autre ? |
Arthur |
(Fait non de la tête.) |
Perceval |
Ouais ouais mais je vois. C'est un petit avec une patte folle, et les dents en avant. |
Arthur |
Non. |
Perceval |
Ouais ouais ! Il est toujours en train de se balader avec une super belle fille, et des escalopes de dinde enveloppées dans de la salade. |
Arthur |
Non non. |
Perceval |
Non non non mais c'est bon, je vois. |
Arthur |
Bref ! Vous le placez votre médaillon ? |
Perceval |
Bon. Vous êtes fier ou pas ? |
Arthur |
Oui oui non je suis très fier, par contre magnez-vousse magner (v.) Se dépêcher En savoir plus parce que je me gèle. |
Perceval |
Bon ben je le mets à côté du coffre à Dagonet, même si je l'aime pas bien. |
Arthur |
Dagonet vous l'aimez pas bien ? |
Perceval |
Ben... si c'est celui que je crois, il est quand même hyper bizarre. |
(Fermeture.) |
Salle des coffres, jour. Arthur, Perceval et Léodagan se tiennent dans la salle des coffres, entièrement vide à l'exception du médaillon d'Ether. |
Arthur |
(Paniqué.) Mais c'est pas vrai ! |
Léodagan |
(Paniqué.) Mais ils sont passés par où ? Les gardiens ont dit qu'ils avaient vu personne ! |
Arthur |
Mais est-ce que je sais, moi ? |
Léodagan |
Mais regardez-moi ce désastre, ils ont tout raflé ! |
Perceval |
Y a juste mon médaillon, ils l'ont pas piqué. |
Arthur |
Ah bah alors là j'aimerais comprendre ! |
Léodagan |
Ben peut-être qu'ils étaient trop chargés... |
Arthur |
Oh s'il vous plaît, hein ! |
Perceval |
Ah mais ça y est ! Je me souviens à quoi il sert ce truc. |
Arthur |
À quoi ? |
Perceval |
Quand il est dans une pièce complètement fermée pendant une nuit... |
(Noir.) |
Perceval |
...il transforme tous les objets en gaz ! |
(Stab final.) |