Boudoir, jour. Angharad coiffe Guenièvre. |
Guenièvre |
(Lasse.) Je vous dis que le seigneur Perceval vous porte une affection sincère... |
Angharad |
Comment vous le savez ? |
Guenièvre |
J'en sais rien, j'ai l'impression ! |
Angharad |
Hé ben moi j'ai l'impression qu'il regarde les autres bonnes femmes, voilà. |
Guenièvre |
Mais c'est pas parce qu'il les regarde qu'il part avec, tous les hommes regarde les femmes... |
Angharad |
Ouais... la nièce du seigneur Galessin, j'ai l'impression qu'il fait plus que la regarder ! |
Guenièvre |
Mais elle est mariée la nièce du seigneur Galessin... |
Angharad |
Y en a que ça rebute pas, hein... |
Guenièvre |
Mais enfin ne soyez pas stupide, vous connaissez la loi, « Qui convoite la femme mariée... » |
Angharad |
(Achevant la phrase en même temps que Guenièvre.) « ...le mari doit tuer », non mais je sais, mais bon... s'il est vraiment intéressé, il le tuera peut-être, le mari. |
Guenièvre |
(Moqueuse.) Perceval... tuer quelqu'un... |
Angharad |
Hé ben quoi ? |
Guenièvre |
Ah mais c'est pour ça que vous l'aimez tant, vous le connaissez pas du tout, en fait. |
(Ouverture.) |
Couloir du château, jour. Arthur et Bohort se tiennent dans un couloir du château. |
Arthur |
Pourquoi spécialement la fête des marrons ? |
Bohort |
Bah, parce que c'est l'époque des marrons. |
Arthur |
Ah oui. Non mais c'est vrai que ça manquait, ça. Parce que jusqu'à maintenant on avait quoi, hein ? La fête des pommes... la fête des cerises... la fête des coings... |
Mevanwi |
(Arrive dans le couloir sans que Bohort la voie.) |
Bohort |
Sire, je pense que les festivités de saison sont importantes pour resserrer les liens fraternels... (Remarque qu'Arthur a porté son attention sur Mevanwi.) |
Mevanwi |
Sire. |
(Arthur et Bohort observent Mevanwi en silence.) |
Mevanwi |
Qu'est-ce qui se passe ? |
Arthur |
Comment ? |
Mevanwi |
Je sais pas, vous voulez me dire quelque chose ? |
Arthur |
(Bafouillant.) Non, je veux rien vous dire, c'est vous qui dites « Sire »... |
Mevanwi |
Je dis « Sire » pour vous saluer ! |
Arthur |
(Souriant.) Ah ! Parce que moi je croyais... non, parce que je croyais que... vous disiez « Sire », euh... « Sire » comme quand on dit « Sire » pour euh... |
Mevanwi |
(Gênée et souriante.) Bon... je vous souhaite une bonne journée ! |
Arthur |
Ouais... |
Mevanwi |
(S'en va.) |
Arthur |
Donc la fête des... (Soudain suspicieux.) Quoi ? |
Bohort |
Rien ! |
Arthur |
(Glacial.) Quoi ? |
Bohort |
Mais rien ! J'ai rien dit ! |
Couloir du château, jour. Arthur et Venec se tiennent dans un couloir du château. |
Arthur |
Non, mais non... non ! |
Venec |
Mais « non » quoi ? |
Arthur |
Mais non, mais je vous prête pas une grange pour stocker des Chinois ! |
Venec |
Deux semaines ! Le temps de trouver preneur ! |
Arthur |
Mais ça fait six ans que j'essaie d'abolir l'esclavage sur le territoire, je vais pas foutre des Chinois dans une grange ! |
Mevanwi |
(Arrive dans le couloir sans que Venec la voie.) |
Venec |
Ou alors attendez. Je vous propose autre chose. |
Arthur |
(À Mevanwi.) Euh... bravo pour la tarte, hein ! |
Venec |
De quoi ? |
Mevanwi |
Elle vous a plu, Sire ? |
Arthur |
Si elle m'a plu ? Attendez, d'habitude c'est ma belle-mère qui les fait, j'ai l'impression de manger des planches ! |
(Arthur et Mevanwi rient bêtement.) |
Arthur |
Non mais, non euh... sérieusement, hé, elle était bien. Une merveille. |
Mevanwi |
C'est très gentil, merci beaucoup, Sire. |
Arthur |
Je vous en prie. |
Mevanwi |
(S'en va.) |
Arthur |
(Peinant à se reconcentrer.) Euh... les Chinois, euh... moi ça me gêne. Ça me gêne pour deux raisons... (Soudain suspicieux.) Quoi ? |
Venec |
Rien. |
Arthur |
(Glacial.) Quoi ? |
Venec |
Moi ? Rien. J'ai rien dit. |
Arthur |
Sans déconner, quoi ? |
Venec |
Rien ! |
(Fermeture.) |