Forêt, jour. Angharad est assise par terre, Ferghus se tient debout et lui tourne le dos. |
Ferghus |
Ouais, euh... oh, on est d'accord hein, vous discutez cinq minutes et on rentre ! |
Angharad |
Euh... cinq minutes, euh... c'est façon de parler, faut peut-être pas exagérer ! |
Ferghus |
Hé oh, vous allez pas me la faire, attention hein ! Cinq minutes, c'est cinq minutes. |
Angharad |
Mais qu'est-ce que ça peut vous faire ? Je peux bien discuter avec qui je veux, on est sortis du camp ! |
Ferghus |
Mais le seigneur Lancelot aime pas quand des gens de chez lui discutent avec des gens de Kaamelott, c'est tout. On s'en fout, d'être sortis du camp ! |
Angharad |
Ah oui non mais... moi, mon fiancé, il est de Kaamelott, hein, alors faut peut-être bien que je discute avec une fois de temps en temps ! |
Ferghus |
Hé bah OK, cinq minutes, parce que c'est votre fiancé. |
Angharad |
Ben fiancé, euh... on va pas jouer sur les mots hein, euh... mais euh... disons qu'en un sens... c'est mon fiancé mais il le sait pas encore, quoi. |
Ferghus |
Il le sait pas encore ? Non mais oh, c'est quoi là ? Vous me dites « c'est mon fiancé » ! |
Angharad |
Oui ben... parce que c'est en train de se faire ! Ah bah c'est sûr que c'est pas avec des rendez-vous de cinq minutes que ça va avancer, cette histoire hein, ça c'est... |
(Ouverture.) |
Forêt, jour. Perceval marche, suivi de Bohort. |
Bohort |
C'est une folie, nous allons nous faire occire ! |
Perceval |
De quoi ? |
Bohort |
Nous approchons du camp de Lancelot ! |
Perceval |
Si vous avez les jetons, fallait pas m'accompagner. |
Bohort |
Je vous ai accompagné parce que vous m'avez eu aux sentiments ! « Il faut que je parle à Angharad... » (Siffle en mimant une flûte.) « Tatati, tatata... » |
Perceval |
Bah oui c'est vrai, il faut que je parle à Angharad. |
Bohort |
Mais vous n'avez qu'à la faire venir à Kaamelott, en lieu sûr ! Là, vous lui parlerez tant que vous voudrez ! |
Perceval |
Mais elle bosse chez Lancelot, c'est quand même pas ma faute, si ? En plus là on se voit sur terrain neutre. On n'est pas dans son camp, on n'est pas à Kaamelott. |
Bohort |
Il parait que le seigneur Lancelot attaque même hors de sa zone ! Il organise des patrouilles, et... |
Perceval |
Si on tombe sur une patrouille je vous défendrai, vous inquiétez pas. Avec Karadoc, on a mis au point une technique pour se battre tout seuls contre cent vingt personnes. |
Forêt, jour. Perceval et Angharad sont assis par terre, Ferghus et Bohort se tiennent debout non loin. |
Ferghus |
Bon allez, c'est bon là, euh... vous avez bien discuté, on rentre ! |
Bohort |
Exactement. Seigneur Perceval, vous m'avez promis d'être raisonnable ! |
Perceval |
Non mais c'est bon, qu'est-ce qu'on risque, là ? |
Angharad |
Ah les lopetteslopette (n.f.) Individu lâche, peu viril En savoir plus, vous arrêtez de fouetter, ouais ? |
Ferghus |
Hé bah ou alors je rentre au camp, je fais celui qui sait pas, comme ça vous, vous rentrez à l'heure que vous voulez, et c'est vous qui vous ferez jeter. |
Angharad |
Oui non mais euh... je pourrai jamais retrouver le chemin toute seule ! Vous pouvez bien m'attendre cinq minutes, non ? |
Bohort |
Moi, Seigneur Perceval, si j'avais le cran de rentrer à Kaamelott sans vous, ça fait longtemps que je serais parti ! |
Perceval |
Mais on va y aller, oh ! Vous vous prenez pour un enseignant ? (Rit, fier de sa sortie.) |
Angharad |
De quoi ? |
Perceval |
Non... je sentais que c'était le moment de faire une vanne, mais y a rien qui est sorti... |
Ferghus |
Bon en plus, il faut que je surveille le sentier parce que je dois attaquer à vue si y en a un de Kaamelott qui se pointe ! |
Bohort |
De quoi ? Attaquer à vue ? |
Ferghus |
Ah bah c'est les ordres, hein. Gars de Kaamelott : attaque à vue. |
Bohort |
Ah oui, ceux qui... qui pénètrent dans votre campement ! |
Ferghus |
Non non, n'importe où. |
Bohort |
Et... et ici ? |
Ferghus |
Ah bah ici c'est pareil hein, si y en a un je l'allume hein. Alors c'est pour ça, moi je peux pas faire cinquante trucs en même temps ! |
Bohort |
Ça suffit maintenant, on rentre ! Seigneur Perceval, si vous ne venez pas tout de suite... je vous attaque ! |
Perceval |
Quoi ? |
Bohort |
Et euh... sous le coup de la panique, euh... ça peut y aller dur hein ! Moi je serais vous, je me méfierais ! |
(Fermeture.) |
Forêt, jour. Perceval et Angharad sont assis par terre, Ferghus et Bohort se tiennent debout non loin. |
Ferghus |
(Saisit une pierre.) Bon, c'est bon maintenant. Si vous venez pas, je vous préviens, je vous caillasse. |
Perceval |
(Criant.) Mais vous allez nous lâcher, oui ? Vous voulez que je me foute en rognerogne (n.f.) Colère, mauvaise humeur En savoir plus comme un enseignant ? (À Angharad.) Qu'est-ce que j'ai avec ça, moi ? |
Bohort |
(Saisit des pierres.) Soit vous venez... soit nous engageons toute notre colère dans ces projectiles ! |
Ferghus |
Ah non non, moi je parlais de leur jeter de la caillasse ! |
Angharad |
Vous avez de la chance que je sois pas un homme hein, parce que je vous botterais le cul à tous les deux ! |
Perceval |
Ouais pareil, vous avez bien de la chance ! En plus je connais une technique pour tuer trois hommes en un coup, rien qu'avec des feuilles mortes ! Alors là vous êtes deux, vous avez bien de la chance. |
Ferghus |
Vous venez, ou vous venez pas ? |
Bohort |
(En même temps que Ferghus.) Vous venez, ou vous venez pas ? |
(Noir.) |
Angharad |
Non, on vient pas ! |
Perceval |
(En même temps qu'Angharad.) Non, on vient pas ! |
(Stab final.) |