Les Pigeons
❰ Livre II – épisode 40 ❱
Temple perdu indéterminé, jour. Arthur progresse dans un tunnel, Excalibur brandie. | |
(Yvain et Gauvain arrivent derrière Arthur, qui sursaute.) | |
Arthur | Mais c'est vous ? Mais qu'est-ce que vous foutez là ? |
Yvain | On vient vous rejoindre. |
Gauvain | Nous venons vous assister dans votre quête. |
Yvain | (Tend un petit morceau de papier.) Et on vous apporte un message. |
Arthur | (Prend le morceau de papier et le lit.) |
Gauvain | Qu'est-ce que ça dit ? |
Arthur | Que vous venez me rejoindre. |
(Ouverture.) |
Vers les remparts, jour. Léodagan se tient près des remparts du château et mange un morceau de pain. | |
Arthur | (Arrive et dévisage Léodagan.) Mais qu'est-ce que vous foutez là, vous ? |
Léodagan | Comment, qu'est-ce que je fais là ? Je crèche ici... |
Arthur | Mais... vous deviez rester en Carmélide et attendre mes instructions ! |
Léodagan | Bah première nouvelle ! |
Arthur | Enfin mais c'est dingue ça ! On attend une attaque de Vikings par la côte nord ! |
Léodagan | Oh bah maintenant je reste là, je vais pas me taper la route dans l'autre sens hein. |
Arthur | Mais je comprends pas, je vous avais fait envoyer un pigeon ? |
Bohort | (Arrive en courant.) Sire ! Sire ! (Tend un morceau de papier à Arthur.) Un message de la plus haute importance ! |
Arthur | (Prend le morceau de papier et le lit.) Le père du roi Hoël est mort. |
Léodagan | Encore ? |
Arthur | Je comprends pas. |
Bohort | Il est pas mort le mois dernier ? |
Léodagan | Bah évidemment que si ! Ils ont fait assez de barouf avec ça ! |
Arthur | Dites, je vais dire une connerie, mais ce serait pas nos pigeons qui déconnent à double dose« à double dose » (loc.) Complètement En savoir plus ? |
Bohort | (Indigné.) Sire ! De majestueux messagers, fidèles et incorruptibles partenaires... |
Léodagan | (À Bohort.) Ouais... ils sont peut-être malades, vos piafspiaf (n.m.) Oiseau En savoir plus, hein... en ce moment, avec le pollen... |
Couloir du château, jour. Arthur marche dans un couloir du château. | |
Arthur | (Tombe sur Lancelot.) Ah ! Seigneur Lancelot. |
Lancelot | Sire ! Je vous cherchais. |
Arthur | Oui, moi aussi, écoutez celle-là. (Lit un petit papier.) « Obtempérez ou mourez. » Qu'est-ce que vous dites de ça ? |
Lancelot | Mais qui est-ce qui nous envoie ça ? |
Arthur | Bah les Saxons voyons, qui voulez-vous que ce soit ? |
Lancelot | Bah parce que moi, regardez ce qu'ils m'envoient ! (Lit un petit papier.) « Capitulons. Arturus vainqueur, Arturus roi de Bretagne. » |
Arthur | Mais qui c'est qui nous envoie ça ? |
Lancelot | Bah justement, moi j'aurais dit les Saxons... |
Arthur | Mais... ça peut pas être les Saxons, ils m'appellent pas « Arturus » les Saxons ! |
Lancelot | Et comment ils vous appellent ? |
Arthur | Ils m'appellent euh... pas, ils s'en foutent, ce qu'ils veulent c'est raser le pays ! |
Lancelot | Ouais mais ça peut pas être les Saxons qui ont écrit l'autre, non plus... |
Arthur | Et pourquoi, je vous prie ? |
Lancelot | Mais parce qu'il y a aucune raison qu'ils nous écrivent ça ! |
Arthur | (Relit.) « Obtempérez ou mourez », je m'excuse c'est pourtant bien leur genre ! |
Lancelot | Oui oui, sauf que je vous signale qu'ils sont partis depuis hier matin. |
Arthur | Les Saxons sont partis ? |
Lancelot | D'après les éclaireurs, ils ont abandonné leur dernier campement... |
Arthur | Non je comprends plus rien moi. |
Lancelot | Mais c'est pourtant limpide, ils ont battu en retraite et mon message ne fait que le confirmer ! |
Arthur | (Insistant.) Ils m'appellent pas « Arturus » les Saxons ! Écoutez ce que je vous dis, bon sang ! |
Lancelot | Mais qu'est-ce qu'on s'en fout au bout d'un moment de comment ils vous appellent, tout concorde ! |
Arthur | Mais ça concorde que dalle, c'est les adversaires du monde romain qui m'appellent « Arturus » ! Ce message, c'est un message wisigoth, c'est votre pigeon qui est à la bourre, il date de six mois votre message. |
Lancelot | Alors d'après vous les Saxons nous envoient un message en nous demandant d'obtempérer, et après, ils foutent le camp chez eux ! |
Arthur | (Soupire.) Après c'est peut-être mon pigeon qui est aussi naze que le vôtre ! Ça... bon ben... |
(Ils regardent à nouveau les papiers.) |
Salle à manger, jour. Arthur et Léodagan mangent dans la salle à manger. | |
Arthur | Il va quand même falloir qu'on règle ce problème hein, parce que si y a un vrai conflit qui se pointese pointer (v.) Arriver, faire apparition En savoir plus et qu'on peut pas s'envoyer de messages, on va vraiment passer pour des cons ! |
(Une servante apporte à Arthur un message sur un plateau.) | |
Arthur | (Prend le message et le lit.) « Vous pouvez aller vous... vous... » Je vois que dalle, (donne le papier à Léodagan) vous lisez, vous ? |
Léodagan | (Prend le message et le lit.) « Vous pouvez aller vous... gratter. » C'est signé... ah non non, mais c'est moi, ça. |
Arthur | Quoi ? Ah bah, bravo ! Et à propos de quoi est-ce que je suis censé pouvoir me gratterse gratter (v.) Être contraint de renoncer ou de se passer de quelque chose En savoir plus, je vous prie ? |
Léodagan | Ah bah maintenant je sais plus, moi... |
Arthur | Non mais vous l'avez envoyé quand, ce machin ? |
Léodagan | Bah ça dépend, euh... c'est peut-être pour le mariage. |
Arthur | Le mariage ? Quel mariage ? Le mien ? |
Léodagan | Bah oui, pas le mien... |
Arthur | Parce que pour mon mariage, je pouvais me gratterse gratter (v.) Être contraint de renoncer ou de se passer de quelque chose En savoir plus ? |
Léodagan | Non mais c'est au début, ça ! Sur le coup je voulais pas hein, évidemment, et puis après, à tête reposée... et vu les avantages politiques hein, je me suis dit... |
Arthur | Mais c'est pas possible que ce soit aussi vieux que ça, il est passé par où ce pigeon ? |
Léodagan | Ou alors c'est pour le prêt ! |
Arthur | Quel prêt ? |
Léodagan | Le prêt que vous m'avez demandé. |
Arthur | Ah bah oui tiens, bah j'ai pas eu de réponse d'ailleurs ? |
Léodagan | (Redonne le message à Arthur.) Ben voilà. |
(Fermeture.) |
Temple perdu indéterminé, jour. Arthur progresse dans un tunnel, Excalibur brandie. | |
(Yvain et Gauvain arrivent derrière Arthur, qui sursaute.) | |
Arthur | Bon sang mais c'est pas vrai ! |
Yvain | On vient vous rejoindre ! |
Gauvain | (Tendant un petit morceau de papier.) Et on vous apporte ce message ! |
Arthur | (Soupire, prend le morceau de papier et le lit.) Ça me dit que vous arrivez dans deux jours. |
Yvain | Mais qu'est-ce qu'on fait ? On rentre à Kaamelott et on revient dans deux jours ? |
Arthur | Bah non, vous allez pas rentrer à Kaamelott, vous restez là. |
Gauvain | Où ça, mon oncle ? |
Arthur | Bah là ! Vous vous asseyez là. Moi j'avance... |
(Noir.) | |
Arthur | Et puis vous me rejoignez dans deux jours. |
(Stab final.) |