Salle de la Table ronde, jour. Arthur, Léodagan, Calogrenant, Gauvain, Perceval, Bohort, Galessin et Hervé de Rinel sont à la Table ronde. Le père Blaise se tient à son pupitre. |
Galessin |
Je voudrais inquiéter personne, mais ça m'étonnerait qu'à moitié que les paysans préparent un sale coup. |
Léodagan |
C'est vrai que ça serait assez leur genre. |
Arthur |
Non non mais c'est possible, c'est possible, seulement avant de se le prendre sur la tronche le sale coup, qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ? On va quand même pas tout faire flamber sur une supposition ! |
Léodagan |
Là vous savez ce que j'en pense, hein. |
Arthur |
Oui non mais je sais, ça va, merci... une autre proposition ? |
Calogrenant |
Envoyez un espion ! |
Gauvain |
Un espion mon oncle, comme c'est excitant ! |
Arthur |
Vous voulez y aller ? |
Gauvain |
Euh non... |
Arthur |
Bon, je vais nous épargner à tous le ridicule, ceux qui ne sont pas volontaires lèvent la main. |
(Tous les chevaliers lèvent la main, sauf Hervé de Rinel.) |
Arthur |
(Regarde Hervé de Rinel, surpris.) |
Hervé de Rinel |
De quoi ? Désolé, excusez-moi, j'écoutais pas... |
(Ouverture.) |
Salle du trône, jour. Arthur est assis sur son trône, Léodagan à côté de lui. Devant eux se tient Hervé de Rinel. |
Hervé de Rinel |
Ils préparent pas un sale coup. |
Arthur |
Bon, bah déjà ça c'est pas mal ! |
Léodagan |
Vous êtes sûr ? |
Hervé de Rinel |
Ah ben j'ai fait plusieurs maisons, ils m'ont tous dit la même chose. |
Léodagan |
Qu'est-ce qu'ils disent ? |
Hervé de Rinel |
Ben qu'ils préparent pas un sale coup. |
Léodagan |
Oui, non mais je comprends pas, parce que... |
Arthur |
Oui, non moi non plus... comment est-ce que vous pouvez être sûr qu'ils vous racontent pas des chars ? |
Hervé de Rinel |
Ah ils m'ont pas parlé de chars ! Bah, j'ai pénétré dans leur lieu d'habitation de façon subrogative. |
Léodagan |
De façon quoi ? |
Arthur |
« Subreptice » ? |
Hervé de Rinel |
En tapinant. |
Léodagan |
« En tapinant » ? |
Arthur |
« En tapinois ». |
Léodagan |
Dis donc, vous êtes balaisebalaise (adj.) Doué, fort En savoir plus vous ! |
Arthur |
Ah bah j'ai de l'entraînement ! Donc, vous êtes sûr, y a pas lieu de s'inquiéter ? |
Hervé de Rinel |
Bah, en rentrant chez eux de façon subrogative en tapinant, je leur ai pas laissé le temps de réfléchir à une réponse ! Si ils allaient préparer un sale coup, je l'aurais vu ! |
Salle du trône, jour. Arthur est assis sur son trône, Léodagan à côté de lui. Devant eux se tient Guethenoc. |
Guethenoc |
Non mais moi c'est pour vous, je préfère vous avertir, parce qu'après vous allez être embêtés. |
Arthur |
M'avertir de quoi ? |
Guethenoc |
Non bah parce que des chevaliers on en reçoit de toutes sortes maintenant, alors on a pris le coup, bon on s'inquiète plus. Hein même si c'est vrai des fois on comprend pas tout ce qu'ils racontent mais bon ben dans l'ensemble, ça se passe pas trop mal, voyez ? Et puis y a toujours une proportion de secoués dans tous les métiers de toute façon hein... |
Léodagan |
Ben je pense bien, regardez les paysans ! |
Guethenoc |
Ah mais tout à fait, c'est pas moi qui vais vous dire le contraire ! On a deux-trois belles pièces, ah y a pas à rougir hein ! |
Arthur |
Hé ben ? |
Guethenoc |
Hé ben celui d'hier que vous m'avez envoyé, attention j'ai jamais vu ça, et pourtant j'en ai vu hein... du barré congénital, du dégénéré de la campagne, j'en ai vu un paquet hein... mais lui on comprend ni ce qu'il dit, ni ce qu'il fait... c'est rare ! |
Arthur |
Non mais c'est un peu particulier parce qu'il était en mission spéciale, euh... |
Guethenoc |
Ah oui oui oui oui oui, je sais, non il nous a dit, euh... ah ouais, « subrogative » ! |
Léodagan |
(Moqueur.) Ouais enfin « subrogative en faisant le tapintapin (n.m.) Prostituée En savoir plus », hein euh... |
Arthur |
Ouais, soutenez pas, vous, surtout hein... |
Léodagan |
Mais soutenir quoi ? Les crétins du château ? Mais je passe ma vie à ça ! |
Guethenoc |
Enfin de toute façon moi ce que je voulais vous dire, c'est que la nature est trop hostile pour un gars comme ça hein ! Non mais attends, un de ces jours, y a un agriculteur qui va pas se poser de questions, qui va lui mettre une fourche dans la tête ! Non c'est pour ça, moi je viens vous voir ! |
Arthur |
Trop aimable. |
Léodagan |
(À Arthur.) Et puis dites, euh... |
Arthur |
De ? Ah oui, oui alors c'est ça, alors on devait vous poser une question, est-ce que vous préparez un sale coup ? |
Guethenoc |
Comment ? |
Arthur |
Enfin... |
(Fermeture.) |