Château hanté de la porte dimensionnelle, jour. Arthur, Perceval et Karadoc progressent dans un couloir. |
Perceval |
Sire ! Qu'est-ce que vous avez dit qu'on cherchait, déjà ? |
Arthur |
Une... (Soupire.) Une porte dimensionnelle. |
Perceval |
Ah ouais. |
Karadoc |
C'est dur, ça ? |
Arthur |
Qu'est-ce qui est dur ? |
Karadoc |
Une porte truc. |
Arthur |
Comment ça « c'est dur » ? |
Perceval |
C'est un machin qui peut nous péter à la gueule ou pas ? |
Arthur |
Non ! C'est une porte... |
Karadoc |
C'est juste une porte ? |
Arthur |
« Juste une porte »... c'est pas la porte de la cuisine, c'est une porte dimensionnelle. |
Perceval |
Ouais mais c'est bon, ça peut pas exploser. |
Arthur |
Vous vous souvenez de ce que je vous ai dit, hier, avant de partir, sur le chemin, au campement, ce matin au réveil, et trois autres fois depuis qu'on est rentrés là-dedans ? Une porte dimensionnelle c'est une porte magique à travers laquelle on passe... sans savoir où on arrive et sans être sûrs de pouvoir en revenir. |
Karadoc |
Ah ouais... |
Perceval |
Mais c'est bon, ça explose pas. |
(Ouverture.) |
Château hanté de la porte dimensionnelle, jour. Arthur, Perceval et Karadoc se tiennent devant une porte dimensionnelle illuminée. |
Arthur |
Bah... on peut arriver quelque part par ici, ou alors dans un autre pays, mais ça peut être à l'autre bout de la galaxie. On peut pas savoir tant qu'on n'est pas passé à travers ! |
Karadoc |
Du moment que ça nous pète pas à la tronche... |
Perceval |
Moi j'y vais si vous voulez... |
Arthur |
Mais ça vous fait pas peur ? |
Perceval |
Passer à travers une porte ? Non moi c'est les explosions qui me font peur. |
Arthur |
Mais enfin... imaginez que vous arrivez dans un endroit où y a pas d'air pour respirer. Ou dans un monde qu'on connaît pas où y a des bestioles qui vous tombent sur le râble« tomber sur le râble » (loc.) Assaillir, agresser En savoir plus. Et si la porte marche pas dans l'autre sens ? |
Perceval |
Ouais c'est sûr, c'est chiant. Enfin, si ça explose pas, déjà... |
Arthur |
Bon ben allez-y ! |
Perceval |
De toute façon je l'ai déjà fait la dernière fois. |
Arthur |
Mais, vous l'avez déjà fait, mais c'était pas la même porte... ah non mais non mais je m'en fous, moi, allez-y, OK. |
Perceval |
(Franchit la porte dimensionnelle.) |
Karadoc |
(Après un moment.) Qu'est-ce qu'on fait, on se tirese tirer (v.) Partir, s'en aller En savoir plus ? |
Arthur |
Mais vous le faites exprès ou quoi ? On attend qu'il revienne ! |
Karadoc |
Vous avez dit que si ça se trouve, il pouvait pas revenir... |
Perceval |
(Hors-champ, d'une voix qui résonne.) Sire, vous m'entendez ? |
Arthur |
Euh... ben c'est-à-dire euh, oui, enfin je comprends pas comment ça se fait mais oui, je vous entends ! |
Château hanté de la porte dimensionnelle, jour. Arthur et Karadoc se tiennent devant une porte dimensionnelle illuminée. Perceval a franchi la porte et sa voix résonne autour d'eux. |
Perceval |
Je suis dans une sorte de petite cabane en terre... |
Arthur |
Mais qu'est-ce que vous voyez ? |
Perceval |
Bah, c'est une cabane. C'est bien rangé, y a des étagères. |
Arthur |
(Soupire.) Super. Mais dehors, qu'est-ce qu'il y a ? |
Perceval |
Ben rien de spécial. Si, y a deux soleils. |
Arthur |
Deux soleils ? |
Perceval |
Ouais. Sans ça c'est du désert, c'est pourri. Qu'est-ce que je fais, je prends un truc ? |
Arthur |
Comment « je prends un truc » ? |
Perceval |
Je sais pas, un machin à ramener... y a des bibelots sur les étagères. |
Karadoc |
Vous pouvez pas parler plus fort ? |
Perceval |
Non mais y a un mec qui dort, je veux pas le réveiller. |
Arthur |
Un mec qui dort ? |
Perceval |
Ouais. Bon j'ai pris un machin, je peux revenir ? |
Arthur |
Ah ben... ça c'est un peu à vous de me le dire ! La porte dimensionnelle, elle est toujours là ? |
Perceval |
Ah non. |
Arthur |
Non ? Aïe. |
Perceval |
Je suis coincé là, c'est ça ? |
Arthur |
Ben euh... (Passe la main à travers la porte.) Vous voyez ma main, là ? |
Perceval |
Ah ouais, ça fais super bizarre ! Et qu'est-ce que je fais avec votre main ? |
Arthur |
Mais... vous l'attrapez, crétin ! (Tire Perceval hors de la porte.) |
Perceval |
(Émerge de la porte, portant un sabre laser.) Franchement, tout ce merdier pour ramener un bibelot... c'est quand même moyen. |
Karadoc |
En tout cas, ça a pas explosé. |
Chambre d'Arthur, nuit. Arthur et Guenièvre sont au lit, Arthur examine le sabre laser. |
Guenièvre |
C'est pas très joli comme bibelot... |
Arthur |
Non ! Non, non non non... déjà les bibelots c'est naze, mais c'est vrai que celui-là alors... |
Guenièvre |
Je peux ? (Prend le sabre laser et appuie par mégarde sur un bouton ; la lame du sabre laser surgit, verte et lumineuse.) Qu'est-ce que j'ai fait ? |
Arthur |
Mais... (Reprend le sabre laser et le fait tournoyer lentement.) Elle est pas mal, celle-là... |
Guenièvre |
C'est quand même pas commun comme bibelot, hein... |
(Fermeture.) |
Château hanté de la porte dimensionnelle, jour. Arthur se tient devant une porte dimensionnelle illuminée. Perceval a franchi la porte et sa voix résonne autour d'Arthur. |
Perceval |
Mais je comprends pas, si c'était une épée, pourquoi vous l'avez pas gardée ? |
Arthur |
Non mais c'était pas une épée, euh... c'était un peu genre Excalibur, vous voyez ? Moi ça me gonflerait drôlement qu'un mec passe par une porte dimensionnelle pour venir me piquer Excalibur. |
Perceval |
Surtout que la porte, elle y est pas de ce côté ! Il a rien dû comprendre, le mec ! |
(Noir.) |
Arthur |
Non et puis Excalibur j'en ai une, je vais pas faire collection non plus... |
(Stab final.) |